Les conséquences et les réactions au vote lundi au Conseil de sécurité d’une résolution demandant un “cessez‐le‐feu immédiat” dans l’enclave palestinienne ont été à ce point imposantes pour faire immédiatement un arrêt sur image.
Image forte du vote : l’ambassadrice américaine à l’ONU Linda Thomas‐Greenfield s’abstient, tandis que l’ambassadrice britannique Barbara Wood‐ward et l’ambassadeur algérien Amar Bendjama votent en faveur de la résolution sur Gaza qui exige un « cessez‐le‐feu immédiat pour le mois du ramadan », le 25 mars 2024.
Réaction immédiate et épidermique, le chef de l’entité sioniste Netanyahu a subitement annulé la visite prévue cette semaine à Washington d’une délégation pour discuter de l’offensive que le Premier ministre israélien prévoit de mener à Rafah.
Mais cela ne suffit pas ; la fissure commence à faire son chemin, même si les lobbys sionistes aux Etats‐Unis tentent de revenir à la charge. Déjà, le gouvernement Netanyahu commence à prendre l’eau.
Le départ de Gideon Sa’r, qui a violemment claqué la porte en est la preuve éclatante. Aussi, le leader de l’opposition israélienne, Yair Lapid, a considéré la démission du ministre du gouvernement d’urgence, Gideon Sa’ar, comme un premier pas vers la dissolution du gouvernement du Premier ministre Benyamin Netanyahu.
Lapid, dans un post sur son compte sur la plateforme « X », dit : « Il faut écouter attentivement le discours de Sa’ar, au cours duquel il a annoncé sa démission du gouvernement, et dans lequel il a critiqué la gestion de la guerre dans la Bande de Gaza, et le gouvernement doit assumer ses responsabilités et rendre son mandat au peuple (en référence à des élections anticipées), dans l’intérêt des personnes kidnappées et de la sécurité d’Israël ».
De son coté, Donald Trump avertit Israël que rien ne sera comme avant. Dans un entretien accordé au quotidien Israel Hayom, l’ancien président américain déclare qu’Israël doit mener à terme sa guerre contre Gaza et s’engager dans un plan de paix.
En fait, lassé de ses atermoiements, le président américain, Joe Biden, a « coincé le premier ministre israélien Netanyahu à l’ONU, ouvrant une profonde brèche avec son allié”, résumait lundi 25 mars Middle East Eye, après l’adoption, avec l’abstention des États‐Unis, d’une résolution exigeant un “cessez‐le‐feu immédiat” dans la bande de Gaza. “Biden a décidé que les paroles fortes à l’égard d’Israël ne suffisaient pas”, commente de son côté la BBC.
“La décision des États‐Unis a été largement remarquée comme un signe de la frustration croissante de Biden à l’égard des dirigeants israéliens, qui poursuivent leur campagne militaire meurtrière” dans l’enclave palestinienne, explique Al‐Jazeera.
Washington avait auparavant utilisé “à trois reprises” son droit de veto “pour saborder les résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies visant à instaurer un cessez‐le‐feu dans la bande de Gaza déchirée par la guerre”, retrace la chaîne qatarie.