Le secrétaire général de l’ONU s’est dit vendredi «profondément perturbé» par des informations faisant état de l’utilisation par Israël de l’intelligence artificielle pour identifier des cibles à Gaza.
«J e suis profondément perturbé par les informations disant que la campagne de bombardements de l’armée israélienne inclut l’intelligence artificielle comme outil pour identifier des cibles, particulièrement dans des zones résidentielles densément peuplées, conduisant à un nombre élevé de victimes civiles », a déclaré Antonio Guterres à la presse. «Aucune portion de décisions de vie ou de mort qui ont un impact sur des familles entières ne devrait être déléguée au calcul froid d’algorithmes», a‐t‐il insisté.
Une enquête publiée par les médias +972 Magazine et Local Call, reprise par plusieurs médias américains cette semaine, décrit l’existence d’un programme de l’armée israélienne baptisé «Lavender» qui utilise l’intelligence artificielle pour identifier des cibles à Gaza. Il s’agit là d’une vraie machine d’assassinats collectifs de civils. L’influence de cette technologie sur les opérations militaires «était telle, qu’elles traitaient essentiellement les résultats de la machine IA comme s’il s’agissait d’une décision humaine».
Pour les auteurs de l’enquête, le système Lavender est, en fait, conçu pour marquer tous les membres présumés des branches militaires du Hamas et du Jihad islamique palestinien, comme cibles potentielles de bombardement. Pendant les premières semaines de la guerre, «l’armée s’est presque entièrement appuyée sur Lavender qui a surveillé jusqu’à 37 000 Palestiniens considérés comme des militants présumés – ainsi que leurs maisons – en vue d’éventuelles frappes aériennes (…)».
Les sionistes dirigent ainsi des frappes contre 37 000 cibles potentielles à Ghaza, avec pour chacune de ces cibles des dommages collatéraux pouvant atteindre 100 personnes.
Cependant, le sang versé et les pertes humaines causées aujourd’hui par la puissance occupante dans la bande de Gaza ne peuvent laisser la communauté internationale indifférente et témoignent des conséquences qu’aurait la poursuite de l’agression militaire sioniste contre le peuple palestinien.
Le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies, l’ambassadeur Amar Bendjama, a appelé vendredi la communauté internationale à «agir maintenant» pour mettre fin à cette agression génocidaire (…). «La communauté internationale ne peut pas rester inerte alors que la vie s’épuise à Ghaza. Au nom de l’humanité, nous devons agir. Et nous devons agir maintenant», a‐t‐il affirmé, lors d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU, à la demande de l’Algérie, sur la situation des travailleurs humanitaires et le risque de famine à Ghaza.
L’ambassadeur Amar Bendjama a relevé, à l’occasion, que l’agression contre le peuple palestinien innocent bouclera dans deux jours son sixième mois. «Six mois de barbarie et de punition collective, six mois de souffrance pour la population de Ghaza, six mois qui mettent à l’épreuve l’humanité de chacun d’entre nous, six mois qui mettent à l’épreuve l’ordre international et notre capacité à préserver notre coexistence pour les générations futures et six mois qui ont plongé toute la population de Ghaza dans la famine», a‐t‐il souligné.
Il a demandé, à l’occasion, à la communauté internationale de ne pas oublier que, depuis le 7 octobre, l’entité sioniste a tué «plus de 33.000 Palestiniens, dont plus de 70 % étaient des enfants et des femmes», «224 humanitaires» et «484 agents de santé».
Citant la Cour internationale de Justice (CIJ), le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations unies a soutenu que «les Palestiniens de Ghaza ne sont plus confrontés à un risque de famine, mais à une famine qui s’installe».
Pour remédier à cette situation, a‐t‐il poursuivi, la CIJ a émis une nouvelle série de mesures conservatoires visant à «alléger les souffrances du peuple palestinien».