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Gestion des eaux souterraines communes: L’Algérie, la Tunisie et la Libye joignent le geste à la parole

Les présidents algérien, Abdelmadjid Tebboune, tunisien, Kaïs Saïed et le président du Conseil présidentiel libyen Mohamed Younes Al‐Menfi voulaient activer au plus vite des mécanismes conjoints pour l’exploitation des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional, et c’est chose faite.

L’Algérie, la Tunisie et la Libye ont en effet signé, hier, à Alger, un accord portant création d’un mécanisme de concertation sur la gestion des eaux souterraines communes dans le Sahara septentrional. L’accord dont il est question a été signé par le ministre algérien de l’Hydraulique, Taha Derbal, le ministre tunisien de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdelmonem Belati, et le vice‐ministre libyen des Ressources en eaux, Mohammed Faraj Qunidi.

Dans une allocution prononcée à cette occasion, le ministre algérien a souligné que l’accord « ouvre une nouvelle page prometteuse en matière de coordination et de coopération entre les trois pays dans un domaine vital, à savoir les ressources en eaux, sur lequel repose tout processus de développement ».

Les trois pays s’attellent ainsi à l’élaboration d’un projet de grande ampleur. Et ils vont se donner les moyens de le mettre en œuvre. Un soutien au projet est plus que jamais nécessaire dans un contexte menaçant de stress hydrique où les trois pays n’ont d’autre choix que de prendre les mesures nécessaires pour augmenter l’offre et réduire la demande en eau.

Le Sahara septentrional est un réservoir d’eau souterraine parmi les plus grands du monde. Il a permis le développement urbain et agricole des régions semi‐ arides de Tunisie, d’Algérie et d’une partie de la Libye au cours des trente dernières années. Les nappes d’eau du système aquifère du Sahara septentrional se renouvellent, révèle une étude publiée dans Geophysical Research Letters et menée par des chercheurs de l’IRD.

En effet, jusqu’à présent, l’eau souterraine du Sahara était considérée comme « fossile », c’est‐à‐dire non renouvelable, comme le charbon ou le pétrole que nous exploitons jusqu’à épuisement. Les précipitations dans la région semblaient trop faibles et l’évapotranspiration trop grande pour recharger significativement les nappes profondes.

Mais les chercheurs viennent de montrer qu’en réalité, les nappes du système aquifère du Sahara septentrional, de leur nom exact, sont aujourd’hui encore alimentées.

Il est bon de rappeler qu’outre ce projet prioritaire, les dirigeants des trois pays, sont convenus, lors de la première réunion consultative tenue lundi dernier à Tunis, d’accélérer la mise en œuvre du projet d’interconnexion électrique des réseaux de transport d’électricité entre les trois pays.

Ils sont également convenus de « créer un groupe de travail conjoint chargé d’élaborer des mécanismes permettant de mettre en place des projets et des investissements conjoints d’envergure dans des domaines et secteurs prioritaires, tels que la production de céréales et de fourrage et le dessalement de l’eau de mer, ainsi que d’autres projets et programmes de coopération visant à assurer la sécurité hydrique et alimentaire des trois pays », selon le communiqué final de la réunion.

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