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Alger

Soudan: Les accusations d’Alger contre Abou Dhabi se trouvent justifiées

S’il fallait une nouvelle preuve contre les menées émiraties dans la région saharo‐sahélienne, Khartoum l’aura largement donnée dans la dernière lettre de l’ambassadeur soudanais aux Nations unies accusant Abou Dhabi d’«agression des Émirats arabes unis contre le peuple soudanais».

En effet, selon les médias soudanais de langue arabe, les Forces armées soudanaises du général al‐Burhan accusent Abou Dhabi d’approvisionner en armes et en équipements, via le Tchad, les paramilitaires du général Mohamed Hamdane Daglo contre lesquels elles se battent depuis un an. Cela les rend complices des crimes commis par cette milice, ajoute le représentant du Soudan aux Nations unies dans sa missive.

Que ce soit par l’intermédiaire de Haftar dans le Fezzan, pour exfiltrer des paramilitaires pour appuyer «Hemetti», ou par l’intermédiaire de N’djaména pour arriver à seconder le même homme‐lige au Soudan, les procédés changent mais tendent vers le même objectif : faire tomber le général Al Borhane, le président de la Transition reconnu par la communauté internationale, et qui a été reçu récemment à Alger par le président Abdelmadjid Tebboune.

Il y a huit mois, la presse américaine rapportait que des armes avaient été découvertes dans un avion‐cargo émirati censé transporter de l’aide humanitaire aux réfugiés soudanais au Tchad. Depuis, un rapport d’experts de l’ONU sur le Soudan a qualifié ces informations de «crédibles», ajoutant que selon des témoignages recueillis, ces équipements étaient déchargés d’appareils arrivant à Amdjarass, côté tchadien, puis traversaient la frontière où ils étaient remis aux forces paramilitaires.

Les Émirats arabes unis ont toujours démenti ces accusations, jugées sans fondement. Ndjamena aussi. C’est «archifaux», a redit la semaine dernière le président de transition du Tchad, Mahamat Idriss Déby. Pourtant, des comptes rendus de presse affirment que des déplacements aériens et plusieurs vols ont eu lieu ces derniers jours entre Abou Dhabi et le Tchad.

Les paramilitaires ont récemment renforcé leur position autour d’El Fasher et s’apprêteraient, selon des observateurs, à lancer une offensive sur la capitale du Darfour‐Nord. Les Emiratis ont leur agenda politique et militaire au Soudan, travaillant pour leur propre compte ou en sous‐traitance, les menées souterraines qu’ils opèrent dans la région sahélienne commandent d’être très attentifs à leur jeu de Monopoly, agissant par‐ci, ruinant par‐là, suivant un parcours fléché tracé d’avance.

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