Hier, la machine de guerre israélienne a étendu son incursion dans la ville de Rafah, au sud de la bande de Gaza, en contournant la rue Salah al-Din vers l’ouest en direction des quartiers d’Al-Geneina et d’Al-Salam, coïncidant avec l’intensification des tirs d’artillerie et raids aériens sur la ville, qui a entraîné le déplacement d’environ 350 000 personnes en une semaine.
Au nord‐ouest de Rafah, les bombardements sionistes s’intensifient. Au moins neuf Palestiniens, en majorité des enfants, sont tombés en martyrs, rapporte l’agence de presse palestinienne, Wafa, en citant des sources locales.
«Muhammad Nimr Qazat et son fils Youssef, tous deux médecins, sont tombés en martyrs, lors d’un raid aérien sioniste dans le centre de l’enclave palestinienne. Leurs corps ont été transférés vers l’hôpital des martyrs d’Al Aqsa à Deir Al Balah», a indiqué la même source.
Wafa affirme également que «plusieurs autres civils sont tombés en martyrs à l’aube, et des dizaines d’autres ont été blessés dans ces bombardements interminables». Au nord‐ouest de Rafah, ville assiégée depuis plusieurs jours, au moins 9 Palestiniens, en majorité des enfants, sont tombés en martyrs, à la suite d’une attaque aérienne contre une maison.
Un grand nombre de blessés ont été également dénombrés. Les raids de l’occupation ont également ciblé, ajoute Wafa, le camp de réfugiés de Nussairat dans le centre de Ghaza, alors que des drones de l’armée sioniste ont tiré des coups de feu en direction d’ambulances, près d’une clinique relevant de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine (UNRWA), dans le camp de réfugiés de Jabalia.
Hier, des citoyens ont été asphyxiés, lors de l’assaut des forces d’occupation israéliennes contre le village de Husan, à l’ouest de Bethléem. Jamal Sabateen, chef du conseil du village de Husan, a déclaré que les forces d’occupation ont pris d’assaut le village et ont tiré des bombes sonores et des gaz lacrymogène, provoquant plusieurs cas d’asphyxie d’un certain nombre de citoyens.
Selon plusieurs médias, la ville de Rafah se vide de plus en plus. Plusieurs milliers de personnes, en majorité des réfugiés, ont fui les zones du nord et du centre de Ghaza, selon l’UNRWA. Face à cette situation, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, appelle à nouveau à un cessez‐le‐feu.
«Je réitère mon appel, l’appel du monde entier, à un cessez‐le‐feu humanitaire immédiat, à la libération inconditionnelle de tous les otages», a‐t‐il déclaré, dans une allocution vidéo lors d’une conférence internationale de donateurs au Koweït, insistant aussi sur «une augmentation immédiate de l’aide humanitaire». «Mais un cessez‐le‐feu ne sera qu’un début.
Le chemin sera long pour se remettre de la dévastation et du traumatisme de cette guerre», précise le chef de l’ONU. Cependant, l’appel de Guterres ne trouve pas d’échos auprès de l’occupation. Même l’entrée des aides humanitaires à Ghaza est quasiment bloquée, selon l’ONU, depuis que les troupes israéliennes ont pénétré lundi dans l’est de Rafah et pris le point de passage frontalier avec l’Egypte.
Selon le porte‐parole de l’autorité des points de passage de Ghaza, Hicham Adwan, cité par l’AFP, «des véhicules militaires israéliens ont avancé depuis la frontière (…) sur environ 2,5 kilomètres en profondeur». L’ONG Médecins sans frontières (MSF) estime, de son côté, que les opérations israéliennes dans la ville de Rafah «rendent impossible la fourniture d’une assistance médicale vitale», ajoutant avoir commencé à évacuer 22 patients de l’hôpital de campagne à Rafah.
Alors que la situation humanitaire ne cesse de se dégrader sur le terrain, le président américain Joe Biden laisse entendre que le cessez‐le‐feu est conditionné par «la libération des otages». «Il y aurait un cessez‐le‐feu demain si le Hamas libère les femmes et les personnes âgées en otages», déclare‐t‐il.