La tenue d’un second sommet tripartite Algérie-Tunisie-Libye programmé prochainement à Tripoli s’accélère au vu des dernières démarches diplomatiques des trois pays maghrébins.
Il y a eu d’abord la semaine dernière la rencontre à Alger du président du Conseil de la présidence Libyen Mohamed Younes El Menfi avec le président de la République Abelmadjid Tebboune, qui l’a chargé de définir une date pour la tenue de la Tripartite à Tripoli même.
Dimanche, c’était au ministre tunisien des Affaires étrangères Ali Nafti de se déplacer à Alger. Dans la capitale algérienne, il a rencontré successivement son homologue algérien Ahmed Attaf, puis le président Abdelmadjid Tebboune.
Outre les questions d’intérêt commun et les opportunités de les développer, ainsi que la question migratoire, il a été surtout question des relations dans la sous‐région, en particulier avec la Libye pour créer un espace de prospérité économique, de défense et de sécurité, de lutte contre les migrations illégales, le trafic de drogue et la lutte contre le crime organisé.
Le mouvement diplomatique de ces derniers jours dessine en fait le programme et l’agenda du prochain sommet tripartite prévu à Tripoli.
Lors de sa rencontre avec le président du Conseil de la présidence libyen Younes El Menfi, et après avoir relevé qu’’’il n’y a aucun nuage d’été entre nous et nos frères libyens’’, le président Abdelmadjid Tebboune avait explicitement évoqué le prochain sommet trilatéral.
Le président de la République a ainsi annoncé cette rencontre trilatérale en Libye : ‘’nous allons bientôt nous rencontrer en Libye dans le cadre de consultations trilatérales (Algérie‐Tunisie‐Libye), et nous attendons que Son Excellence le Président M. Younes El Menfi fixe la date » de cette rencontre
La venue à Alger du chef de la diplomatie tunisienne confirme par ailleurs que les trois pays entendent bien construire un ensemble maghrébin dans un contexte géopolitique nouveau, marqué par des défis politiques, économiques et sécuritaires communs aux trois pays.
En fait, la première rencontre tripartite s’est tenue le 22 avril dernier à Tunis, après sa préparation en mars 2024 à Alger, en marge du 7e sommet des chefs d’État et de gouvernement du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF).
Cette rencontre avait réuni le président de la République Abdelmadjid Tebboune, le président Tunisien Kaïs Saïed et le président du Conseil présidentiel libyen Younes el‐Menfi.
Les trois Présidents s’étaient, alors, rappelle‐t‐on, convenus de se concerter tous les trois mois.
Par ailleurs, et après avoir reçu son homo‐ logue Tunisien Ali Nafti, M. Ahmed Attaf a indiqué dans une déclaration conjointe à la presse que l’Algérie et la Tunisie se concertent sur les préparatifs du prochain sommet tripartite devant regrouper les présidents des trois pays à Tripoli, en Libye.
‘’Nos entretiens d’aujourd’hui ont porté sur les préparatifs du prochain sommet tripartite entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye, qui devrait se tenir prochainement dans la capitale libyenne, Tripoli.’’
A cette occasion, Alger et Tunis ont insisté sur la nécessité de de la mise en œuvre des décisions et des recommandations du précédent sommet de Tunis.
« Nous avons également réaffirmé notre engagement à concrétiser les décisions et recommandations du sommet de Tunis visant à mettre en place des projets de coopération trilatérale en adéquation avec les intérêts, préoccupations et priorités communs à nos trois pays », a expliqué M. Attaf.
La déclaration de Tunis prévoit entre autres mesures dynamiques susceptibles de booster la coopération régionale, une harmonisation des positions vis‐ à‐vis de l’Europe, mais également des pays subsahariens, concernant les phénomènes migratoires, et la mise en place de « mécanismes pour des projets et des investissements majeurs communs dans des domaines et des secteurs prioritaires ».
Les trois dirigeants ont alors décidé de mettre en place un groupe de travail pour examiner les moyens de renforcer leur coopération. Plus que jamais, la coopération trilatérale entre l’Algérie, la Tunisie et la Libye est mise dans les bons rails.
D’autant que l’Algérie comme la Tunisie travaillent dans la discrétion pour ramener paix et sécurité en Libye à travers des élections générales qui devraient régler définitivement la crise politique libyenne.