Donald Trump, qui avait, quelques heures avant la fin du vote, déclaré qu’il ne contesterait pas sa défaite, a finalement refait son retard face à sa rivale démocrate Kamala Harris et pris un avantage confortable dans le vote dans les états sensibles, les «Swing states», dont la Pennsylvanie et le Michigan, là où se concentre pourtant la majorité musulmane et arabe aux Etats‐Unis.
Hier mercredi, le candidat républicain avait revendiqué la victoire à la présidentielle américaine, sans attendre le décompte final, après avoir remporté plu‐ sieurs Etats décisifs. Donald Trump a revendiqué «une victoire politique jamais vue» aux Etats‐Unis, lors d’une prise de parole à l’issue du scrutin à West Palm Beach, en Floride, et alors que la chaîne Fox News l’a pro‐ clamé vainqueur.
Donald Trump devient le 47ème président des Etats‐Unis. Sa victoire à l’élection américaine 2024 est même effective car il dispose de 277 grands électeurs sur les 270 nécessaires pour être réélu à la tête des USA et devrait en obtenir d’avantage.
Kamala Harris et le camp démocrate sont balayés par une vague électorale sans pareil dans l’histoire politique des Etats‐Unis. Et, au niveau du Parlement, c’est, là aussi un raz‐ de‐marée les républicains raflant autant la chambre des représentants que le Sénat.
Les républicains sont d’ores et déjà assurés de diriger le pays comme bon leur semble, et, sur‐ tout, de mener les Etats‐Unis vers des rivages politiques et géostratégiques incertains. Dan‐ gereux.
Car le retour aux affaires de Donald Trump et des républicains à la présidence des Etats‐ Unis c’est d’abord le retour des tensions politiques dans le monde, autant en Europe entre la Russie et l’UE via le lobbying américain par le truchement de l’Otan, au Proche et Moyen Orient avec un très probable pourrissement de la situation à Ghaza, et le retour d’un «face to face» 3.0 entre l’Iran et Washington, qui ne présage rien de bon pour la sécurité et la paix dans cette région.
Non, le retour de Donald Trump au bureau ovale, indépendamment de sa politique intérieure où le lobby des armes, la National Rifle Association of America (NRA) sera encore plus fort, sa politique migratoire dangereuse pour les minorités raciales et surtout son «zéro» dollar pour la protection de l’environnement et sa volonté d’appuyer l’économie américaine sur les énergies fossiles, ne présagent rien de bon au plan externe puisqu’il va pratiquement reprendre les choses là où il les a laissées en 2019 : au Sahara Occidental, la tenue d’un référendum d’autodétermination sera remise au placard, la politique expansionniste dangereuse du Makhzen pour la sous‐ région maghrébine sera soute‐ nue de nouveau à travers la collusion maroco‐sioniste, et, surtout, les Etats‐Unis Trumpistes vont de nouveau brouiller les cartes géopolitiques du monde.
Le conflit en Ukraine va encore durer et mettra aux prises, maintenant que les républicains sont à la Maison Blanche, directement Washington à Moscou, l’OTAN sera encore plus en avant dans l’exacerbation des conflits armés, et, en Asie, le «man to man» entre le leader coréen et Trump va reprendre, même si entretemps «Rocket man» est devenu plus sage que celui qui l’a ainsi nommé.
L’économie mondiale, tirée par les oreilles par les grandes entreprises cotées sur les places boursières et par les grands fonds d’investissements US aux mains du lobby sioniste, va de nouveau prospérer à l’ombre des gros profits réalisés par le néo‐impérialisme américain, et les crises alimentaires et financières à travers une grosse bulle nommée endettement, affecteront de nouveau les pays les plus faibles.
En Afrique, en Asie du Sud‐Est, au Proche et Moyen Orient, un nouveau cycle de dépréciation des termes de l’échange des biens alimentaires va entrer en action avec la politique financière que va imposer la première économie mondiale, et ses règles commerciales drastiques et exclusives sur le reste des économies membres de l’OMC.
C’est un tableau non pas «noir», «pessimiste» que représente le retour au pouvoir de Donald Trump pour le monde, en particulier les pays en développement et ceux de l’hémisphère sud, comme pour les tenants des droits humains et de la non‐discrimination raciale, mais la juste représentation de ce que seront les choses, vues par l’autre camp, celui qui regarde en face avec terreur l’arrivée de ceux qui ont remporté l’élection présidentielle américaine en scandant «make america great again» un P38 à la ceinture.
Non, en définitive, la victoire de Trump ou celle de Kamala Harris, n’aurait pas changé l’ordre des choses dans bien des régions du monde, bien des conflits, bien des questions géopolitiques et économiques majeures, cruciales, qui ne vont pas connaître pour autant de solutions, mais se compliquer.
Alors, démocrates ou républicains, c’est pour les Palestiniens et les peuples opprimés du pareil au même : Trump, comme l’a fait avant lui celui qu’il appelait «sleepy joe», va défendre les sionistes pour massacrer encore plus les Palestiniens, à occuper le Liban, agresser la Syrie et devenir le gendarme dans la région. Non, y a rien à voir dans cette élection américaine. Désespérant !