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Alger

Pour une Afrique unie et forte

Comme attendu, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a prononcé vendredi un discours fort, rassembleur et africaniste, axé sur les enjeux et les défis qu’imposent les situations régionale et mondiale actuelles.

Tout en mettant en exergue l’important rôle joué hier par l’Algérie dans la lutte contre l’Apartheid et aujour‐ d’hui au sein du Conseil de sécurité des Nations Unies pour faire triompher les causes justes et les droits humains, Cyril Ramaphosa a défendu un certain nombre de thèses que partagent Alger et Pretoria et qui doivent trouver leur concrétisation si l’on veut bâtir une Afrique unie et forte et avoir « un monde plus juste et une planète plus durable ».

Il s’agit notamment de la réforme du Conseil de sécurité de l’ONU, de la réforme du système mondial et financier, du développement et de l’unification du continent africain ainsi que la décolonisation des territoires palestinien et sahraoui.

Les déséquilibres et le double standard observés actuellement dans la gestion internationale des conflits sont à l’origine des guerres, des injustices et des génocides dont pâtissent plusieurs régions du monde.

Sans réforme du Conseil de sécurité en particulier « pour qu’il soit plus représentatif » comme le souligne dans son dis‐ cours le président sud‐africain et sans réforme du système mondial, les injustices, les impunités et la loi du plus fort continueront encore pour un bon bout de temps à ébranler les affaires du monde.

L’Algérie et l’Afrique du Sud, aux longs parcours anticolonialistes, qui ont toujours lutté pour un système mondial et financier plus humain savent qu’avec la configuration actuelle des institutions internationales, il y a peu de chance de châtier le fort et de donner raison aux faibles et aux opprimés.

Les multiples vétos américains aux projets de résolution concernant la guerre de Gaza est un exemple patent de ce système mondial bancal qui ne fonctionne en gros, que pour les intérêts des Occidentaux.

Rendre aux droits humains et aux crimes de guerre leur sens, libérer l’Afrique des prédateurs qui sucent ses richesses et de ses « amis paternalistes », , soutenir les opprimés et les marginalisés dans toutes les régions du monde… voilà à gros traits, les objectifs sur lesquels travaillent en duo l’Algérie et l’Afrique du Sud qui occupe actuellement, faut‐il le signaler, la présidence du G20.

« Nous devons être ensemble pour réformer le système mon‐ dial et financier afin qu’il serve les intérêts de tous les pays et peuples », a dit justement le prédisent sud‐africain au sujet des efforts déployés pour imposer un nouvel ordre mondial plus juste.

Arrivé jeudi à Alger à la tête d’une importante délégation ministérielle comprenant notamment ses ministres des Affaires étrangères et de la Défense, le président sud‐africain a eu un agenda très chargé.

Entamée par une rencontre en tête‐à‐tête entre les deux présidents, cette visite d’état a été marquée, en plus du discours prononcé devant les élus des deux chambres du Parlement, par la conclusion de plusieurs accords dans des domaines variés tels que la recherche agronomique, la recherche spatiale, l’entrepreneuriat, l’innovation, l’économie et l’entraide juridique.

Cette visite a été également l’occasion au deux pays de réaffirmer leurs appels à la fin de la guerre à Gaza et leur soutien au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination ainsi que d’échanger sur les crises affectant plusieurs régions, notamment le Sahel, la Libye, le Soudan, et les zones en conflit en Afrique centrale et australe.

QUELQUES PHRASES CLÉS DU DISCOURS :

« Malgré la distance qui sépare nos deux pays, je me sens ici comme chez moi » « L’Algérie et l’Afrique du Sud savent ce que c’est que d’être sous le joug colonial » « Les relations entre l’Algérie et l’Afrique du Sud ne faibliront jamais car leur histoire est profonde et enracinée et leur avenir est prometteur ».

« L’Algérie et l’Afrique du Sud partagent les mêmes valeurs, le même parcours militant et une vision commune dans l’Union africaine et l’édification du continent africain telle que rêvé par les aïeux » « Il est nécessaire pour les pays africains d’exploiter leurs ressources naturelles et de ne pas les laisser à la portée des puissances coloniales », « Nous avons saisi la CPI fait car Nelson Mandela nous a dit que notre liberté ne sera pas complète tant que les Palestiniens ne jouiront pas leur pleine liberté et de leur droit à l’auto‐ détermination », « Il est impératif de construire un nouvel ordre mondial fondé sur le droit et la justice »

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