Moments forts, solennels et émouvants entre l’Algérie et l’Afrique du Sud vendredi durant la visite à Alger du président Cyril Ramaphosa.
Alger et Pretoria ont profité de cette présence historique du président Sud‐africain en Algérie pour raffermir leurs liens politiques historiques, écrire une nouvelle page de leurs longue histoire commune et construire une nouvelle relation politique basée sur les échanges commerciaux, qui seront en fait le ciment de la nouvelle configuration des relations entre les deux pays.
Et, vendredi soir au palais des Nations, sur la côté ouest d’Alger, l’Algérie et l’Afrique du Sud se sont retrouvées une fois encore sur le fronton du développement, de l’action commune pour les causes des peuples opprimés, mais, surtout, ont écrit une nouvelle page de l’histoire déjà riche des relations entre les deux Etats, les deux peuples.
Moments forts vendredi donc en fin de journée à l’arrivée de Cyril Ramaphosa au Palais des Nations, longtemps acclamé, drapé d’un superbe burnous, l’air solennel, pour prononcer un discours très attendu par les représentants du peuple algérien réunis, moment également historique et exceptionnel, en une seule assemblée extraordinaire, ainsi que les membres du gouvernement et des hauts cadres de l’état et des représentant des partis et organisations de masse.
Et, le discours du président Sud‐Africain, qui fera date dans les relations très profondes entre les deux Etats, a marqué autant l’action commune des deux pays et leurs dirigeants dans la défense des intérêts multiformes des états africains et l’action africaine commune, que l’appel solennel à la communauté internationale pour le règlement des conflits qui minent la sécurité et la stabilité de la planète, pour l’indépendance des peuples opprimés, pour la fin du génocide à Ghaza.
C’est devant une salle des conférences archicomble, que le président Sud‐Africain a rappelé l’aide historique de l’Algérie à la lutte de libération du peuple sud‐africain, et dans la conjoncture politique mondiale actuelle, c’est autrement un geste très fort, un position franche en faveur de la fin de la bipolarité et la prise de conscience de la communauté internationale quant à la place de l’Afrique dans les foras mondiaux, notamment au sein du Conseil de sécurité des Nations‐Unies.
Le peuple d’Afrique du Sud « est aujourd’hui libre et l’Algérie a contribué à sa liberté », a‐t‐il déclaré, rappelant que l’Algérie « est le premier pays dans lequel s’est rendu le leader Nelson Mandela après sa libération ». « Il avait alors dit : l’Algérie « a fait de moi un homme », a encore rappelé le président sud‐africain.
‘’Les relations entre l’Algérie et l’Afrique du Sud « ne faibliront jamais car leur histoire est profonde et enracinée et leur avenir est prometteur », a‐t‐il dit.
Auparavant, Cyrl Ramaphosa a rencontré dans la matinée de vendredi le président de la République M. Abdelmadjid Tebboune avec lequel il a échangé sur différents dossiers d’actualité africaine et internationale, dont l’agression sioniste à Ghaza et la lutte du peuple sahraoui.
L’Algérie et l’Afrique du Sud ont d’autre part, ouvert un nouveau front dans leurs relations politiques, et ont convenu de mettre en place, à l’issue de la session de la Haute commission mixte, une zone de libre‐échange économique et commerciale.
A l’issue de cette session, plusieurs protocoles d’accords ont été signés entre les deux parties qui vont dans le sens d’un plus grand raffermissement des relations politiques, commerciales, culturelles et sportives entre les deux pays.
Par ailleurs, un des moments forts de cette visite du président Sud‐africain, aura été l’annonce de l’invitation du président de la République M. Abdelmadjid Tebboune et l’Algérie à participer au prochain sommet des pays membres du G‐20, qui devra se dérouler à Pretoria, en Afrique du Sud.
‘’Nous profiterons de cette occasion pour inscrire plus fermement les priorités de développement du continent africain et du Sud global à l’ordre du jour du G20”, a indiqué le chef de l’État sud‐africain au Cap, lors de la présentation de sa feuille de route détaillée, le 3 novembre dernier.
L’invitation de l’Algérie à ce sommet des plus grandes économies mondiales est par ailleurs l’autre point fort de cette visite d’état du président Sud‐africain, qui a été également marquée par un dépôt de gerbes de fleurs au sanctuaire du Martyr à Alger, à la mémoire des martyrs de la glorieuse Guerre de libération nationale, puis a visité le musée du Moudjahid où des explications détaillées lui ont été données sur la guerre de libération.
La vue imprenable de la baie d’Alger et au loin les contreforts du Djurdjura à partir du sanctuaire du martyr, sur les hauteurs de la capitale algérienne, a été un moment d’éblouissement pour le président sud‐ africain et la délégation qui l’accompagnait.
Enfin, cette visite a été marquée par une cérémonie au cours de laquelle le président Abdelmadjid a décerné la médaille de l’Ordre du mérite national au rang « Athir » à son frère, M. Cyril Ramaphosa, Président de la République d’Afrique du Sud.
Bref, la visite du chef de l’état sud‐africain à Alger aura été sans conteste d’émouvantes retrouvailles entre frères de combat.