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Alger

Marchés publics, niches de corruption

L’Algérie a engagé depuis l’indépendance des projets colossaux dans tous les domaines pour le développement du pays et le bien-être de sa population mais ces projets menés de façon légère et sans contrôle rigoureux ont souvent servi de poules aux œufs d’or à tous les corrompus et rapaces véreux qui n’ont aucune notion de l’intérêt public.

Personne n’ignore que les marchés publics sont gangrénés par la corruption. Du petit marché à l’échelle communale, aux gros marchés internationaux, tout se fait, comme le montrent les multiples scandales qui ont éclaboussé le pays, par le recours à la corruption.

De la passation des marchés, à leur réception, en passant par leur réalisation, tout est pratiqué à coups de « maârifa « et de pots de vin. Que d’argent public gaspillé et détourné ! Que de temps perdu ! Que de mal fait au pays ! C’est un miracle si l’Algérie est encore debout avec toutes ces dilapidations des deniers publics !

Combien de projets lancés en grande pompe et qui ne sont au final réalisés que sur du papier ? Combien de grands projets ayant fait objet de réfection avant même leur réception ? Combien de projets réévalués à plusieurs reprises sous de faux prétextes ? Combien de projets réalisés de façon bâclée et qui n’ont duré que ce que dure un papillon ?

Chaque jour qui passe, on mesure de mieux en mieux, l’énormité des dégâts causés au pays par l’oligarchie corrompue et la mauvaise gouvernance. Le volume des réévaluations des projets pour la période 2010-2020, révélé dernièrement par le ministre des finances Aymen Benabderahmane, de l’ordre de 5 296 milliards DA, est à lui seul, suffisant pour saisir la profondeur de la corruption et la gabegie ambiante régnant dans les marchés publics.

L’hémorragie subie par l’économie nationale à cause de ces pratiques malsaines n’a pas encore livrée tous ses secrets. Et le pire est que deux années après la chute du régime Bouteflika, sous lequel ont prospéré toutes ces pratiques, on continue encore à en user.

 Les derniers scandales liés aux barons des containers et de l’import-import, à l’Office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), à la mafia du lait sont là pour nous rappeler que la corruption sévit toujours.

Si personne ne peut nier les progrès réalisés par l’Algérie depuis l’indépendance, personne ne peut nier également qu’elle a laissé prospérer toutes sortes de pratiques nocives pour le trésor public, la justice et l’image du pays. Il est grand temps de nettoyer au karcher les impuretés qui salissent les marchés publics et de mettre un terme de façon ferme au siphonage du trésor public.

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