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Cocaïne, routes maritimes et enjeux mondiaux: Retour sur une saisie record au Brésil

La police fédérale brésilienne a frappé un grand coup dans la lutte contre le narcotrafic en interceptant, jeudi dernier, une cargaison d’une tonne de cocaïne au port d’Itapoá, dans l’État de Santa Catarina. Le navire battant pavillon libérien, était destiné au Maroc, décrit par l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) comme une « plaque tournante mondiale du trafic de stupéfiants et de kif ».

Selon les informations rapportées par les médias brésiliens, cette saisie résulte des efforts de surveillance maritime du Groupe Spécial de Police Maritime (GEPOM). Les enquêteurs ont été alertés par des mouvements suspects entre 2 embarcations, captés par les caméras du terminal portuaire.

Ces images ont révélé un transfert inhabituel de cargaisons, déclenchant une inspection exhaustive du navire, qui s’est étalée sur plus de 2 jours en raison de sa taille.

Dissimulée dans un compartiment spécifique, la drogue a été découverte et 5 membres d’équipage ont été arrêtés sur place. Les suspects, originaires des Philippines et du Monténégro, pourraient être liés à un vaste réseau international.

La destination finale de la cocaïne, une fois débarquée au port marocain de Tanger Med, aurait été le marché européen. Ce scénario fait écho à une autre tentative avortée en novembre dernier, au port de Santos, dans l’État de São Paulo. Les autorités brésiliennes y avaient saisi « 605 kilos de cocaïne dissimulés dans un conteneur de fruits d’açaï congelés », destinés au Maroc avant d’être redirigés vers le Portugal.

LE MAROC, CARREFOUR STRATÉGIQUE DES TRAFICS EN TOUT GENRE

Ces récentes affaires soulignent la place centrale du Maroc dans les routes du narcotrafic mondial. En avril dernier, les autorités espagnoles ont intercepté « 25 tonnes de haschisch, d’une valeur estimée à 50 millions d’euros », dissimulées dans un camion en provenance du Maroc transportant officiellement des melons pour la France.

En mars, la Garde Civile espagnole avait déjà annoncé la saisie de « 4 400 kilos de haschisch » au port de Motril, à Grenade, dans le sud de l’Es‐ pagne.

Dans son rapport 2023, l’ONUDC s’était alarmé de l’expansion de ces flux illicites. Le Maroc, déjà principal producteur de cannabis, voit désormais sa position renforcée comme carrefour des routes transatlantiques pour la cocaïne venue d’Amérique latine.

Cette saisie spectaculaire s’ajoute à une liste croissante d’interceptions, démontrant à la fois l’ingéniosité des réseaux criminels et l’importance cruciale d’une coopération internationale renforcée. Pourtant, chaque cargaison interceptée ne semble être que la pointe de l’iceberg d’un système toujours plus tentaculaire.

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