Le marché des produits cosmétiques fabriqués à base de plantes et d’huiles essentielles est en plein développement, témoignant de l’engouement croissant pour des produits authentiques aux multiples vertus. De plus en plus d’universitaires se tournent vers ce créneau.
De plus en plus convoitées en cosmétique, les plantes sont une source inépuisable de vertus. Ce secteur qui connait un essor remarquable, attire particulièrement les jeunes universitaires désireux de lancer leurs propres marques, mettant en avant des soins à base de produits naturels et d’huiles essentielles.
Ce créneau séduit une clientèle en quête de solutions naturelles, inspirées des recettes traditionnelles et des parfums d’antan.
Les exemples ne manquent pas. C’est le cas de Samira Kessab, une jeune biologiste qui a créé sa propre marque en 2021. Son témoignage illustre sa passion pour tout ce qui est naturel.
« L’idée des produits de soins naturels m’est venue lors de la préparation de mon mémoire sur l’extraction des huiles essentielles et végétales », raconte dans une déclaration à l’APS, Samira Kessab.
Et d’ajouter : « le travail de fin d’études m’a permis d’apprendre à extraire des huiles végétales par pression à froid et des huiles essentielles par distillation à la vapeur ».
Un savoir-faire qui lui a permis de produire des huiles essentielles pour soulager les migraines, les douleurs musculaires et articulaires, des masques de soins capillaires et des produits de bien-être à base d’huile naturelles et d’herbes.
Les matières premières utilisées proviennent principalement des plantes récoltées dans les forêts de Boumerdès, mais aussi des plantes échangées avec les artisanes de Tipaza, Tlemcen et Constantine.
« Nous leur fournissons les plantes qu’elles n’ont pas dans leurs forêts, et, en échange, elles nous offrent celles que nous n’avons pas. Cela nous permet d’avoir une grande variété de plantes et de diversifier nos produits », précise-t-elle.
Passionnée, cette jeune entrepreneuse ne compte pas s’arrêter là. Elle projette de créer une pépinière de plantes aromatiques et médicinales au cœur même de la forêt, afin d’approvisionner sa petite entreprise.
Selon elle, « ce type de pépinière contribuerait à la préservation des forêts en les protégeant de la surexploitation ». Tout aussi enthousiaste, Nassima Kahoul, une biochimiste initiée à l’artisanat de produits de soins en 2019 se confie.
Elle raconte comment tout a commencé lorsque sa mère a été atteinte du cancer du sein. « Je lui préparait des crèmes hydratantes et des champoings à base de plantes mais aussi des huiles capillaires contre la chute de cheveux causée par la chimiothérapie », dit-elle.
Les points forts…
Le soutien et l’encouragement de son entourage l’a motivée à aller encore plus loin. Elle décide alors de lancer sa propre marque.
Sa formation universitaire a été un atout. Nassima avait déjà des notions dans ce domaine qu’elle a pu développer davantage au cours de ses contacts permanents avec les fournisseurs des matières premières.
Autre exemple édifiant, celui de Amel Khalfi. Son histoire avec les plantes et les huiles a commencé pendant la pandémie de COVID-19.
Ingénieur en pharmacie, cette jeune diplômée de l’USTHB, a précédemment travaillé pour des entreprises pharmaceutiques comme Saïdal et Sandoz avant de se tourner vers l’artisanat, en lançant sa propre marque. Elle propose des produits naturels pour soigner l’eczéma, le psoriasis et les irritations de la peau.
Outre ses crèmes de soin, elle propose une panoplie de produits : baumes à lèvres aux différents parfums, crèmes hydratantes, ainsi que des traitements contre la chute de cheveux, notamment des huiles et des masques à base de jujubier.
Amel propose aussi de produits tels que les déodorants naturels à base d’eau de rose, un ingrédient précieux soigneusement préparé par sa grand-mère de Constantine, qui préserve encore la tradition de distillation de l’eau de rose avec des outils traditionnels en cuivre.
« Une grande partie de l’eau de rose est réservée à la fabrication de mes crèmes, tandis qu’une quantité est destinée à une clientèle limitée », a-t-elle confié.
En plus de ces produits de soins, Amel fabrique la savonnerie artisanal: savon D’Zair, savon à huile d’amende, à l’huile de jojoba et au lait de chèvre et compte aussi commercialiser une teinture naturelle pour couvrir les cheveux gris, à base de henné et d’huile de cade pour remplacer les teintures chimiques tout en soignant la chevelure ».
Spécialisée dans la production de produits de soins, sa société lancée depuis 2021 avec un groupe de jeunes chimistes, inclut dans sa gamme des gels-douche, des shampoings antipelliculaires, ainsi que des savons liquides, mais aussi des articles parapharmaceutiques tels que des désinfectants et de l’alcool chirurgical.
Ses points forts : ses produits sont garantis sans parabène, sans silicone et avec 98% de matières premières d’origine naturelle », selon Abdenacer Medjbour, son chargé commercial. Il précise que ces produits, agréés par l’institut Pasteur, sont distribués dans les grandes surfaces, les pharmacies et les parapharmacies.
Selon la FAO, l’Algérie possède près de 1.800 plantes intéressantes à développer, dont 640 espèces rares, offrant ainsi un potentiel inestimable pour le développement de l’industrie des soins naturels. Un créneau prometteur, en plein essor qui attire de plus en plus d’universitaires.