Ahmed Bachir Cherif, designer UX/UI et growth designer, nous livre son expérience. Passionné par le design et enseignant cette spécialité à l’école des beaux-arts, son parcours est atypique. Après avoir débuté en informatique, il s’est progressivement orienté vers le design. Il a créé sa propre entreprise, Ticthink.
L’Express : Pourriez-vous nous parler de votre métier…
Ahmed Bachir Cherif: le designer UX se concentre sur l’expérience globale de l’utilisateur lorsqu’il interagit avec un produit ou une interface. Le designer UI, quant à lui, travaille sur l’aspect visuel de l’interface : choix des couleurs, typographies, icônes, boutons et animations, tout en respectant les lignes directrices du branding de l’entreprise. C’est ce domaine que je pratique, et il inclut également le design graphique. Aujourd’hui, tout est interconnecté, et grâce à Internet, l’apprentissage est possible partout et à tout moment.
Quelle est l’importance de la formation spécialisée par rapport à l’auto-apprentissage ?
Dans les pays développés, le design UX/UI est souvent étudié comme une spécialité à part entière, soit dans les filières informatiques, soit dans les écoles de design.
En Algérie, cette spécialité n’existe pas en tant que telle, elle est plutôt abordée comme un module dans les écoles des beaux-arts. Cependant, tout le monde peut s’y initier grâce aux cours en ligne et aux formations disponibles.
Le design est devenu un véritable business, et son apprentissage ouvre de nombreuses portes dans des secteurs variés. Pour exceller en design graphique, il est essentiel de suivre une formation approfondie et de maîtriser les outils clés.
Cependant, la réflexion est primordiale : l’étude de matières comme la psychologie de l’art ou l’histoire de l’art, comme cela se fait aux Beaux-Arts, est indispensable pour développer une pensée critique et acquérir une vision unique.
Comment l’intelligence artificielle a-t-elle influencé le travail en design graphique ?
L’intelligence artificielle (IA) est désormais intégrée dans le processus de design, marquant une nouvelle ère. Plutôt que de faire des recherches visuelles sur Google, les designers se tournent directement vers l’IA pour obtenir des références et des inspirations. Dans certains cas, des travaux peuvent être réalisés intégralement grâce à l’IA, mais cela reste toujours un processus créatif. Il est crucial de maîtriser l’IA et de l’utiliser de manière éthique.
Comment les jeunes designers peuvent-ils se préparer au marché du travail ?
Les jeunes designers doivent se concentrer sur la réflexion et maîtriser les outils professionnels. La pratique seule n’est pas suffisante ; il est nécessaire de développer une véritable richesse intellectuelle, au-delà des références visuelles classiques.
Les salaires dans ce secteur sont-ils attractifs ?
Oui, les salaires dans ce domaine sont intéressants. Un débutant sans expérience peut commencer entre 50 000 et 80 000 DA, et s’il est freelance et travaille de manière professionnelle, il peut gagner davantage. Un designer avec 4 à 5 ans d’expérience peut gagner plus de 15 millions de centimes.