Les réponses de Saïd Bouteflika au juge près le tribunal de Sidi M’hamed, pendant deux longues heures, ont dévoilé finalement, et de la manière la plus éclatante, la prépondérance des hommes d’affaires au sommet de l’Etat du temps de l’ancien système, tombé en disgrâce début 2019.
L’ancien conseiller et frère du président Bouteflika a rejeté toute implication dans l’affaire d’acquisition du matériel devant servir au lancement d’une chaîne de télévision de propagande pour le 5e mandat, dans ce dossier sur lequel il est poursuivi pour blanchiment d’argent, financement occulte de partis politiques et bénéfice de biens issus d’infraction criminelle.
L’acquisition du matériel audiovisuel avait été financée par une partie des sommes colossales récoltées en faveur de la campagne électorale. Pour Saïd Bouteflika, c’était Haddad qui en été le maître d’œuvre. Ce qui confirme en quelque sorte l’importance que l’argent de Haddad occupait dans l’échiquier Bouteflika, quoi qu’en en dise le frère-conseiller de l’ex-Président.
Toutefois, si l’homme d’affaires proche des Bouteflika s’est avéré être au cœur du financement de la « Planète Boutef », d’autres maîtres de l’« économie de bazar », s’étaient de même distingués par leur prépondérance au sommet de l’Etat, ainsi que par leur souhait déclaré de « privatiser » l’information en s’accaparant, pour certains, ou en tentant de s’accaparer, pour d’autres, des chaînes de télévisions et des journaux privés, par le rachat ou par la mainmise .
