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Trump propose un nettoyage ethnique à Ghaza: Le Hamas et le Jihad islamique lui répondent

Le Hamas a réagi aux déclarations de Trump, assurant que les Palestiniens « feront échouer » sa proposition, comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement (…) pendant des décennies ».

Peu de réactions pour le moment à la proposition inquiétante et prodigieusement raciste, ségrégationniste et porteuse des germes d’un maintien du peuple palestinien dans un état quasi permanent de « réfugié » du président américain Donald Trump.

Samedi à bord d’Air Force One, le président américain avait déclaré qu’il aimerait voir la Jordanie, l’Égypte et d’autres pays arabes augmenter le nombre de réfugiés palestiniens qu’ils acceptent en provenance de la bande de Gaza.

Il s’agit là d’une proposition de déplacement potentiel de la population ghazaouie pour nettoyer de sa population l’enclave palestinienne, presque rasée par l’agression sioniste en 15 mois de bombardements, et la vider de sa population légitime.

C’est au cours d’une séance de questions-réponses de 20 minutes avec des journalistes à bord d’Air Force One samedi que Trump a déclaré qu’il avait discuté de sa vision lors d’un appel plus tôt dans la journée avec le roi Abdallah II de Jordanie et qu’il s’entretiendrait ( devait s’entretenir hier en fait) dimanche avec le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi.

«J’aimerais qu’il prenne des gens. J’aimerais que l’Égypte prenne des gens, a déclaré M. Trump. Il est question d’environ un million et demi de personnes, après quoi on peut tout nettoyer et dire: « Vous savez, c’est fini. »»

Ces propos gravissimes ont déjà été lancés au début de l’agression sioniste contre la bande de Ghaza il y a près de 15 mois, lorsque la droite israélienne et les faucons de l’armée sioniste avaient émis cette idée de nettoyer la bande de Ghaza, au moment où l’armée sioniste avait ordonné aux Ghazaouis de se rendre dans le sud et d’abandonner le nord de la bande de Ghaza.

L’idée d’un nettoyage ethnique avait commencé à germer dans l’esprit de nombre de responsables politiques palestiniens, mais également dans le monde arabe. L’idée récurrente d’un nettoyage ethnique dans la bande de Ghaza refait ainsi surface et c’est le 47ᵉ président américain qui en fait la proposition, dans les minutes même où il a confirmé avoir débloqué l’envoi à l’entité sioniste de 907 kgs de bombes.

Le plan d’un dépeuplement dans la bande de Ghaza et la création d’une zone tampon entre les territoires palestiniens occupés par l’entité sioniste à travers ses kibboutz refait surface et prend une dimension dangereuse pour l’autorité palestinienne et les pays arabes riverains dès lors qu’elle est venue de celui-là même qui avait soutenu la création de la capitale de l’état sioniste à Al Qods occupé.

Maintenant, il faut se poser la question de savoir, en l’absence de réactions de l’ONU et des ONG onusiennes, et même des pays arabes concernés, si la proposition de Donald Trump de demander à l’Égypte et à la Jordanie de « prendre » des réfugiés issus de l’enclave palestinienne correspond à ce que le droit international qualifie de nettoyage ethnique.

Car, dans le droit international humanitaire, la proposition trumpiste correspond au terme exact de “transfert forcé”, comme l’a fait l’entité sioniste pendant les 15 mois d’agression contre la bande de Ghaza.

En réalité, la déportation et le transfert forcé de population sont des crimes reconnus par la CPI dans le statut de Rome. Pour autant, il n’y a pour le moment aucune réaction, ni officielle, ni officieuse de la Jordanie, de l’Égypte ou de l’entité sioniste aux dangereux propos du président américain.

Mais, la suggestion, au contraire des pays arabes, devrait être bien accueillie par l’extrême droite sioniste qui prône, à l’instar de Netanyahu, depuis longtemps ce qu’ils décrivent comme la migration d’un grand nombre de Palestiniens et le rétablissement des colonies juives à Ghaza.

Et c’est exactement ce qu’il s’est passé à Ghaza durant ces 15 derniers mois de violence inouïe, de génocides et de destructions des infrastructures, un nettoyage ethnique par l’assassinat de dizaines de milliers de Palestiniens, hommes, femmes, enfants et vieillards, et la destruction de tout ce qui est debout dans l’enclave palestinienne de 2 km².

En fait, le plan de transfert de la population de Ghaza vers la Jordanie, l’Égypte et d’autres pays arabes est un ancien plan des sionistes qui veulent s’accaparer la bande de Ghaza et refouler hors des territoires occupés sa population.

Après 15 mois de violences, de tragédies, de génocide, la deuxième phase du plan des sionistes est lancée par Washington, leur allié historique : provoquer un transfert de populations, un nettoyage ethnique de la bande de Ghaza.

Le Hamas a réagi aux déclarations de Trump, assurant que les Palestiniens « feront échouer » sa proposition, comme ils ont fait échouer tous les projets de déplacement (…) pendant des décennies », a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) un haut responsable du Hamas.

« Nous confirmons que notre peuple, avec tous ses soutiens, est capable de reconstruire Gaza », a ajouté Bassem Naïm, membre du bureau politique du mouvement islamiste palestinien, joint au téléphone par l’AFP.

De son côté, le Jihad islamique, un allié du Hamas à Ghaza, a dénoncé hier, l’idée du président américain Donald Trump de déplacer les Palestiniens dans des pays de la région, jugeant que ses propos encourageaient les « crimes de guerre et crimes contre l’humanité ».

Ces « déclarations déplorables s’alignent sur les pires aspects de l’agenda de l’extrême droite sioniste et poursuivent la politique de déni de l’existence (…) du peuple palestinien », a ajouté le mouvement dans un communiqué, jugeant qu’elles encouragent « la perpétration continue de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité ».

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L'express quotidien du 10/03/2025

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