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Alger

L’Algérie prête à aider la Syrie

La diplomatie algérienne, qui a retrouvé son souffle et son dynamisme dans la médiation et la résolution des conflits, notamment en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité et en tant que présidente de cette auguste institution internationale, a aujourd’hui réaffirmé sa disposition à se mettre au service des pays arabes frères, la Syrie et le Liban notamment.

Après avoir sillonné l’Afrique, avec des envoyés spéciaux du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, le ministre d’État, ministre des Affaires étrangères, de la Communauté nationale à l’étranger et des Affaires africaines Ahmed Attaf s’était rendu ces derniers jours à Damas et à Beyrouth, comme envoyé spécial du président auprès des responsables de ces deux pays.

Cette mission a ainsi permis à l’Algérie de réaffirmer son plein soutien, politique, diplomatique et économique, au peuple syrien frère et à ses nouveaux dirigeants de la transition.

Le positionnement d’Alger vis-à-vis de la Syrie n’est en fait que la confirmation de sa position maintes fois répétée quant à une solution politique consensuelle dans ce pays frère, sans ingérence étrangère et sans pression politique d’où qu’elle vienne.

La visite du ministre des Affaires étrangères à Damas est un signe révélateur que la diplomatie algérienne reste constamment préoccupée par la sécurité et la paix dans ce pays arabe cher aux Algériens, ainsi que l’avenir de son peuple.

Cette visite de M. Attaf à Damas est comme le signal d’une nouvelle ère de coopération entre les deux pays, multiforme et au bénéfice des deux peuples. « Cette visite s’inscrit dans le cadre des relations historiques unissant les deux pays et peuples frères et vise à passer en revue les moyens à même de les renforcer et de les hisser à des niveaux supérieurs », selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères.

En outre, Alger a également tenu, au détour de cette visite, à ‘’réaffirmer la solidarité et le soutien de l’Algérie à la Syrie dans cette période délicate de son histoire contemporaine ».

M. Ahmed Attaf, au sortir de l’audience que lui avait accordée le président de la transition Ahmed Al Charah, a clairement signifié aux journalistes que l’Algérie est prête à développer sa coopération bilatérale avec la Syrie, notamment dans les domaines évoqués, à savoir l’énergie, le commerce, l’investissement, la reconstruction’’ et qu’elle se tient aux côtés de la Syrie en cette période de son histoire délicate pour lui apporter l’aide nécessaire dans tout domaine que le pays jugera utile afin de permettre au peuple syrien frère de gagner les paris, de relever les défis et de réaliser les aspirations légitimes qu’il trace pour ce pays frère dans l’avenir.

‘’La deuxième mission concerne le rôle de l’Algérie en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU, a dit M. Attaf, soulignant que le président de la République l’a chargé de faire part de son profond attachement à mettre l’Algérie, en sa qualité de membre arabe du Conseil de sécurité, au service des aspirations de la Syrie.

Et la troisième mission consiste à assurer la coordination conjointe autour des prochaines échéances arabes. ‘’L’Algérie est disposée à développer sa coopération bilatérale avec la Syrie, pays frère, notamment en matière d’énergie, de coopération commerciale, d’investissement, d’urbanisme et dans tous les domaines à même de constituer un jalon dans l’édification de la coopération algéro-syrienne’’.

C’est là le grand message de l’Algérie autant à la Syrie pour réamorcer son développement et la reconstruction des villes et villages détruits durant la guerre civile qu’aux pays arabes voisins pour faire front contre un ennemi commun : l’entité sioniste qui menace la paix et la sécurité dans la région moyen-orientale.

Pour autant, l’Algérie, en tant que présidente du Conseil de sécurité de l’ONU, tient également à assurer à la Syrie une reprise équilibrée de son développement économique, une plus grande prise en charge internationale de la question du retour dans leur pays des réfugiés et le financement de cette opération par les ONG onusiennes.

Car sur la situation humanitaire en Syrie, le Groupe A3+ que préside l’Algérie estime qu’elle représente un des challenges « urgents » pour la communauté internationale, car près de 17 millions de Syriens ont désormais besoin d’aide, et que les récents développements ont aggravé cette situation, avec plus d’un million de personnes déplacées au cours des derniers jours.

Il incombe ‘’à la communauté internationale de soutenir le peuple syrien et de l’aider à construire un avenir radieux pour son pays », a encore préconisé le groupe présidé par l’Algérie. Maintenant, avec la fin des affrontements en Syrie, le retour à la paix civile, plus rien ne s’oppose à la reconstruction du pays et son retour au sein de la Ligue arabe.

L’Algérie, qui a une forte communauté nationale résidente qui a toujours soutenu la légitimité des institutions politiques en Syrie, anciennes et nouvelles, a déjà montré sa pleine disposition à se tenir aux côtés d’un pays frère, de l’accompagner dans ses objectifs de reconstruction d’un État souverain fort de ses institutions démocratiques, et de développer plus encore la coopération bilatérale algéro-syrienne.

Dans cette perspective, il est à prévoir enfin le retour des dessertes aériennes entre les deux pays dès que les conditions de sécurité le permettront. Une éventualité tant attendue par les Algériens et les Syriens. 

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L'express quotidien du 13/03/2025

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