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Alger

Souveraineté nationale

Nous allions finir par croire qu’il n’y avait pas de pilote dans l’avion France tant le président Macron brillait par son absence face à la vague de haine déversée par les membres de son gouvernement envers l’Algérie, notre pays souverain et indépendant depuis 1962. Les propos farfelus et aventureux de son Premier ministre, François Bayrou, l’ont rappelé en quelque sorte à l’ordre en piétinant allégrement ses plates-bandes en lançant un ultimatum à l’Algérie, au risque, martelait Bayrou, de revoir les accords de 68, lesquels sont considérés par Alger comme étant vidés de leur substance.

Sonné vraisemblablement au terme de sa rencontre avec le tonitruant mais ferme Donald Trump, Emmanuel Macron a sans doute compris que le poids de son pays à l’international ne valait plus rien et que cela ne servait plus à rien de tenir une posture de puissance alors qu’elle se décline au fil des ans. La France est en effet définitivement empêtrée dans des luttes internes et elle s’enlise dans des problèmes sans fin avec des dossiers brûlants qu’elle traîne sans être en mesure de les régler, tels ceux des retraites, de l’agriculture et de l’immigration, sans occulter ceux de la dette et du pouvoir d’achat.

Il était donc temps de réagir pour jouer la carte de l’apaisement, étant donné que le flot de déclarations hostiles, mené par un Bruno Retailleau qui s’est drapé des oripeaux du diable en personne, n’augure rien de bon pour l’avenir de la relation algéro-française. Alors, à partir du Portugal, Macron s’est enfin exprimé pour ouvrir une nouvelle page, affirmant qu’il a bien saisi le message du président Tebboune et que surtout, qu’il n’est pas question de remettre en cause les accords de 68. Il a également rappelé à son Premier ministre qu’il y a une forte communauté algérienne en France qui compte des Français de parents algériens. Il en a conclu que la situation n’est pas facile à trancher et qu’il faut procéder avec plus de finesse et de diplomatie.

Cette reprise en main de Macron ouvre une fenêtre d’opportunité, mais ne permet nullement de pavoiser à ce sujet. La classe politique algérienne a condamné à l’unanimité l’ultimatum, en soulignant que l’Algérie est souveraine dans ses positions envers la Palestine et le Sahara occidental. Mais c’est le ministère des Affaires étrangères qui a été le plus ferme en exprimant, sans rejeter tout chantage, sa position dans un communiqué tombé à point pour clarifier les choses à propos de ce point de discorde. « Toute remise en cause de l’Accord de 1968 (…) sera suivie, de la part de l’Algérie, d’une même remise en cause des autres accords et protocoles de même nature. » Un avertissement qui ne souffre d’aucune ambiguïté.

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L'express quotidien du 04/03/2025

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