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Alger

Le comportement spéculatif remet en cause les failles de la loi

Quoique de tels phénomènes socio-économiques, ne soient pas tout à fait nouveaux chez les Algériens, l’ampleur du comportement spéculatif qui a touché toutes les branches de l’activité commerciale reflète au-delà de l’absence perceptible de l’autorité de l’état, le manque de confiance et d’adhésion citoyenne qui gagne de plus en plus les différentes franges de la population.

Confrontés aux conséquences de la crise économique, d’une part et aux effets de l’instabilité politique qui complique la tâche aux pouvoirs publics de s’affirmer en tant garant de la chose publique, d’autre part, et comme appareil de régulation, d’autre part, les citoyens sont désormais livrés à  la spirale d’un chaos que même la « Rahma » supposée du mois de carême ne parvient plus à atténuer.

Effet mécanique ou crise d’autorité ?  

Il est connu dans toutes les théories économiques que dans un contexte de rareté, les prix d’un produit s’envolent à mesure que la demande sur ce même produit augmente, c’est un processus mécanique que les économistes nomment par loi sur l’offre et la demande.

Toutefois, cette mécanique ne se justifie plus lorsque la rareté se trouve provoquée volontairement suite à des pratiques de spéculation ou de monopolisation, on parle alors d’absence ou de faiblesse de l’organe régulateur incarné en la personne morale qui est l’état.

Dans la théorie politique, il est connu que l’état peut se trouver en situation de manque d’autorité quand celle-ci est en manque de légitimité et que le gouvernement ne fait plus unanimité chez les acteurs sociaux ou que celui-ci ne bénéficie pas d’un soutien actif de la part majoritaire des citoyens. S’en résulte alors un manque d’autorité qui ôte à l’état toute efficacité dans l’exercice de son rôle de régulateur.

Dans ce cas de figure, la plus part des mesures imposées par l’état produisent l’effet contraire et débouchent inévitablement sur des résultats contre productifs. L’exemple de l’élargissement l’imposition fiscale liée à la TVA et l’obligation de la facturation sur toutes les transactions commerciales. 

En réalité l’acte de bonne gouvernance ne consiste pas légiférer sans s’assurer de la pertinence des lois que l’on impose aux citoyens. Une loi quelle que soit sa portée ne peut être efficace et socialement tolérable que si elle s’intègre à la nature sociétale, aux mœurs de la société à laquelle elle s’adresse. 

D’autre part, le principe démocratique implique que la minorité se plie à la volonté de la majorité, à défaut un phénomène d’insurrection passif surgit automatiquement et s’inscrit dans le conscient collectif faisant de toute défiance à l’autorité une manifestation inconsciente de résistance.

Il ne s’agit ici d’affirmer ou d’infirmer que ceci soit le cas pour notre pays, mais la nature complexe, perceptible à vrai dire, du rapport état-société et  acteurs sociaux démontre que l’état éprouve des difficultés à assoir son autorité au point que certaines institutions de l’état elle-même fonctionnent en dehors des directives et orientations qui lui sont fixées par les pouvoirs publics. Quoiqu’il en soit, l’affaiblissement de l’autorité de l’État est un phénomène annonciateur de crises à venir car bien loin de voir la société accéder à l’autonomie, c’est à un effritement de la puissance étatique que l’on assiste. 

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L'express quotidien du 10/03/2025

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