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Classe politique inopérante, mouvement associatif transparent et désintégration des référents: Les indicateurs sociaux au rouge

Tous les ingrédients pour une déflagration sociale à l’échelle nationale semblent réunis. Manque le déclencheur seulement. Pour avoir déjà connu et vécu des contextes similaires, on ne peut que tirer la sonnette d’alarme.

Le front social s’agite ; il y a lieu de le dire, mais surtout de faire en sorte de faire vite désactiver le mécanisme à retardement. Plusieurs syndicats et mouvements de contestation sont montés au créneau pour dénoncer une situation 

Les choses sont brusquement dégradées depuis le début de ramadan. Les citoyens, excédés à l’outrance par la flambée des prix, laquelle contredisait dangereusement les assurances du ministère du Commerce concernant un ramadan « abordable », faisait l’affaire des divers syndicats, qui, en maque d’appui, trouvaient subitement sur quoi faire assoir leurs revendications et leur contestation.

Face à un front social en ébullition, une classe politique inopérante ; totalement inopérante ; et dire que c’est sur elle que les espoirs sont portés pour faire réussir des législatives importantes le 12 juin prochain. Quantité négligeable dans le magma qui bout en ce moment, elle ne sera d’aucun secours pour apaiser une grogne sociale qui semble l’avoir pratiquement dépassé. 

Reste le mouvement associatif, sur lequel reposait de grands espoirs pour contrer la tendance radicale des années 1991-1992. En vingt années (1992-2000), ce mouvement a « avalé » l’équivalent de 100 milliards de dinars. Les résultats ont été très timides. Entre 2000 et 2018, les subventions se sont multipliées par vingt, pour un résultat calamiteux. Le système Boutef avait, dans son envie de mettre au pas, « par l’argent », toute la classe politique et la société civile, réussi à domestiquer tous les mouvements nationalistes pesants qui pouvait être de quelque secours en temps de crise sociale.

De même, les référents traditionnels de la société, le vieux, l’enseignant, l’imam, le journaliste, l’écrivain-penseur, ont été discrédités et avilis par la pratique des « petites combines » de la « Planète Bouteflika », et au final, totalement mis au banc des accusés.

Que faut-il faire aujourd’hui ? Peut être revenir aux fondamentaux, c’est-à-dire aux principes institutionnels qui donnent leur chance à tous, qui permettent l’expression dans le cadre des lois, qui respectent la doctrine de l’Etat et concourent en même temps à renforcer l’Etat et le pouvoir des assemblées élus démocratiquement, qui, elles prendraient sérieusement, les saines et légitimes revendications des citoyens. 

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L'express quotidien du 03/02/2025

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