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L’Algérie prépare le classement des tombeaux royaux numides

Le ministère de la Culture et des Arts entend inscrire plusieurs sites historiques majeurs d’Algérie sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. Parmi eux, les «  tombeaux royaux de Numidie », monuments funéraires emblématiques de l’époque numide, seront officiellement proposés à l’UNESCO «  dès l’année prochaine  », a affirmé lundi à Alger le ministre Zouhir Ballalou.

Ces tombeaux, qui témoignent d’une organisation politique et culturelle structurée bien avant la colonisation, sont répartis sur plusieurs régions du pays, Batna, Constantine, Tipasa, Aïn Témouchent, Tiaret et Tamanrasset. Ils figurent parmi les 11 dossiers actuellement retenus pour la liste indicative du patrimoine mondial matériel. Le ministre a précisé que ces propositions seront soumises «  tous les deux ans  », dans le cadre d’un plan visant à «  rattraper le retard  » accumulé en matière de reconnaissance internationale du patrimoine algérien.

Ce programme s’inscrit dans le plan d’action quinquennal 2025–2029 élaboré par le ministère, qui prévoit de renforcer la présence de l’Algérie sur la scène patrimoniale mondiale, qu’il s’agisse de sites culturels, naturels ou mixtes.

En parallèle, l’Algérie avance aussi sur la valorisation de son patrimoine immatériel. Zouhir Ballalou a confirmé que les dossiers portant sur les «  savoir-faire liés à l’habit et au bijou kabyles  » ainsi que sur le «  zellij  » ont été récemment déposés auprès de l’UNESCO. D’autres éléments du patrimoine culturel immatériel sont en cours de traitement, notamment le « Karakou », la « blouza d’Oran » et le « Laalaoui », témoignant d’une volonté affirmée de préserver les expressions culturelles locales dans toute leur diversité.

Le ministre a également insisté sur la nécessité de repenser la gestion des sites patrimoniaux. Il a évoqué une «  démarche » visant à «  générer des revenus » à travers une exploitation économique rationnelle de ces espaces. Pour cela, le développement des «  industries culturelles et créatives » est présenté comme une priorité. L’objectif est d’assurer l’autonomie financière de ces structures tout en créant de l’activité autour du patrimoine.

Cette stratégie suppose, selon lui, «  une nouvelle vision de management et de gestion  » des sites historiques et des parcs culturels. Le ministre appelle à l’élargissement des services proposés afin d’attirer un plus grand nombre de visiteurs et de capter des ressources propres.

Concernant la Casbah d’Alger, inscrite au patrimoine mondial en 1992, Zouhir Ballalou a signalé que les travaux de restauration de certains monuments avancent. Il a notamment cité la Citadelle, dont la réhabilitation devrait être finalisée prochainement, avec une ouverture au public à la clé. D’autres sites emblématiques de la vieille médina sont également concernés  : « Dar El Hamra », « Dar El Kadi » ainsi que plusieurs palais.

Plus largement, le ministre a rappelé que «  1 080 sites historiques et 25 secteurs sauvegardés, dotés de Plan de sauvegarde », ont été identifiés dans la carte nationale archéologique.

Enfin, concernant le cinéma, le ministre a indiqué que «  16 textes d’application  » de la loi sur l’industrie cinématographique, adoptée en 2024, sont «  en cours de préparation ». Ces textes visent à encadrer l’investissement privé, notamment dans la construction d’infrastructures indispensables à la relance du secteur, studios de tournage, ateliers techniques, laboratoires de postproduction.

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L'express quotidien du 23/04//2025

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