Le « quarteron de généraux à la retraite », ainsi désigné par le général De Gaulle. Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, ils réalisent un coup d’Etat à Alger pour « garder l’Algérie »
« Un quarteron de généraux à la retraite ». L’expression de Charles de Gaulle pour qualifier les putschistes d’Alger est restée dans les mémoires. Dans la nuit du 21 au 22 avril 1961, quatre généraux français opposés à l’indépendance de l’Algérie font sédition et s’emparent d’Alger avec des légionnaires et parachutistes, défiant le général de Gaulle au pouvoir. L’épisode sera bref et se soldera par un échec mais restera un fait marquant de ce qui ne s’appelait pas encore la guerre d’Algérie.
“Garder l’Algérie”. Tel est le serment, au matin du 22 avril 1961, du général Maurice Challe lorsqu’il prend la parole pour expliquer la situation. Challe est l’un des quatre généraux qui estiment alors que le président Charles de Gaulle est en train d’abandonner l’Algérie. Une trahison inacceptable à leurs yeux.
L’épisode sera bref, à peine cinq jours. Six décennies plus tard, il apparaît comme le geste un peu désespéré et parfaitement rocambolesque d’une vieille garde déjà nostalgique d’une époque irrémédiablement révolue, celle de l’Algérie française.
En ce mois d’avril 1961, l’histoire est en effet en marche. Le 16 septembre 1959 de Gaulle a reconnu le droit des Algériens à l’autodétermination et, le 8 janvier 1961, les Français ont voté à 75% en sa faveur lors d’un référendum ouvrant la voie à l’indépendance du pays colonisé par la France depuis 130 ans.
Pour une partie des cadres de l’armée française, déjà humiliés par la défaite en Indochine, c’est une trahison insupportable du pouvoir, incarnée par le général de Gaulle devenu président de la République, et qui vient d’évoquer, le 11 avril, un « Etat souverain » en Algérie.
Les quatre putschistes Maurice Challe, Edmond Jouhaud, André Zeller, puis le général Raoul Salan qui les rejoint le 23 depuis l’Espagne, ne seront pas seuls. D’autres généraux au rang moins prestigieux les suivront, mais sans un basculement total de la haute hiérarchie militaire et sans les soldats de l’armée de conscription.