Sous le titre édifiant « Europe de l’Est, Turquie, Maghreb, la production française de voitures s’exile de plus en plus », « Le Monde » a consacré un article détaillé sur l’exil de la voiture française, puisqu’aujourd’hui, « un véhicule sur cinq est fabriqué en France aujourd’hui, contre un sur deux au début des années 2000. Plus de la moitié des emplois industriels automobiles pourraient disparaître d’ici à 2035 ».
Pour « Le Monde », il s’agit d’un avis de gros temps sur les sites automobiles… Ainsi, « A Renault Flins (Yvelines), qui n’assemblera plus de véhicules d’ici à la fin de vie de la Renault Zoe ; à Onet-le-Château (Aveyron), où l’usine Bosch aura perdu 1 300 emplois en moins de cinq ans ; à l’usine Stellantis de Rennes, qui, contrairement à la tradition, ne produira pas les nouvelles grandes DS9 et Citroën C5X ; à Caudan (Morbihan), où Renault vend la Fonderie de Bretagne.
« D’autres fonderies, Alvance dans la Vienne et l’Indre, MBF Aluminium dans le Jura, sont en difficulté. Celle de Villers-la-Montagne (Meurthe-et-Moselle) vient d’être liquidée. Tandis que chez BorgWarner, à Eyrein (Corrèze), des ouvriers hongrois se forment sur les lignes d’assemblage de pièces pour boîtes de vitesse qui seront déménagées en Hongrie. Les 360 salariés du site français sont licenciés. Des cas parmi d’autres…
« A l’heure du Covid-19 et de ses bouleversements économiques, c’est comme si une tornade s’abattait sur l’industrie automobile française et ses emplois. L’Union des industries métallurgiques et minières (UIMM), la branche du Medef englobant l’automobile, le dit elle-même dans une étude publiée mercredi 21 avril, où elle évoque une « dégradation considérable de la situation » depuis 2008.
De plus, les salaires donnés aux travailleurs des pays hôtes sont très insignifiants à ce que l’entreprise française doit réellement payer. Si on prend l’exemple de Renault Algérie, des salaires de 30 mille ont été affichés sur le bulletin de paie du salarié, alors que ce salaire équivaut de 300 euros en France, ce qui relève de l’aberration pure. Ceci et cela peuvent expliquer, en partie seulement, l’exil de la voiture française au Maroc, en Algérie, en Turquie et ailleurs.