En ce 1er mai, les Algériens ont fêté la journée mondiale des travailleurs tout en restant cloisonnés chez eux. Un défi nouveau, imposé par l’épidémie de coronavirus, et le confinement, et dont l’efficacité reste à prouver.
La crise du coronavirus a empêché les traditionnels défilés du 1er mai de se tenir pour la deuxième année consécutive, les travailleurs et les travailleuses n’ont eu d’autres choix que de se mobiliser virtuellement via les espaces numériques les plus populaires avec, au cœur de leurs propos, les inquiétudes concernant les conséquences de la crise actuelle sur le monde du travail.
Outre la menace qu’elle représente pour la santé publique, la pandémie mondiale du Coronavirus a entrainé au fil des mois des bouleversements économiques et sociaux tellement lourds qu’ils menacent de manière directe les moyens de subsistance et le bien-être à long terme de millions de citoyens.
Dans ce schéma peu rassurant, les travailleurs les plus modestes et les plus vulnérables comptent parmi les plus touchés, à commencer par les milliers d’Algériens qui œuvrent dans l’économie informelle. Moins bien protégés que les autres, sinon pas protégés du tout, de nombreux pères de familles risquent ainsi voir ceux d’entre eux qui vivent sous le seuil de la pauvreté relative, passer au rang de miséreux
Une étude menée il y a quelques mois sur les effets de la crise de la COVID-19 en Algérie révélé, que la moitié du recul de l’emploi était essuyée par des personnes gagnant moins des deux tiers du salaire minimum en Algérie et que la proportion de travailleurs temporaire ayant à perdre leur emploi est trois fois plus élevée que celle des travailleurs permanents.
Il est vrai que le gouvernement a déployé des efforts louables, notamment financiers, pour amortir autant que possible la chute des travailleurs et des entreprises touchés par la pandémie et les mesures de confinement, cependant ces aides consenties ne réussissant pas à éponger les stigmates de la crise ce qui a poussé les autorités du pays à amorcer le déconfinement de l’économie qui n’a au définitif pas réussi à assurer le rebond. De plus, l’augmentation de la vague de contamination observée ses derniers jours finira par replonger le pays dans la situation vécue durant les premiers mois de la crise sanitaire.
Quoiqu’il en soit, cette Journée internationale des travailleurs, a été particulièrement marquée par les appels au renforcement du rôle des syndicats et la revendication d’une négociation collective pour l’amélioration continue des conditions de travail et de la compétitivité des entreprises.
En effet, en plus d’être des droits essentiels, les droits d’association et de négocier collectivement s’avèrent l’un des meilleurs moyens de trouver des façons de faire face aux aléas de la situation conjoncturelle et des réalités particulières que connait notre pays notamment en ce qui concerne le secteur du BTPH qui a été le plus impacté durant cette crise.
Dans ce contexte, il importe de souligner que le président de la Confédération algérienne du Patronat, Nadir Bouabbes, a indiqué que son instance prépare un rapport accablant révélant le gel des activités de 1000 entreprises du BTP depuis le début de l’année, sur un total de 10 000 entreprises opérant au niveau national dans ce secteur, précisant que cela est dû à la suspension des activités de construction et au retard dans la levée des blocages sur les nouveaux projets jusqu’à présent, ainsi que les répercussions continues de l’épidémie du coronavirus et des mesures de quarantaine qui ont suivi, soulignant que le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, sera contacté avec tous les détails de ce rapport