Après avoir été annoncée en novembre dernier par le ministre de l’intérieur français Gérald Darmanin, le poste de préfet délégué à l’immigration en France, au niveau de la région Ile de France devient effective à partir de ce premier mai, ceci pour la gestion courante de ce dossier délicat dans Paris et sa région où le nombre d’immigrants et de demandeurs d’asile reste le plus important sur le reste de toute la France.
Sur ce contexte, selon le journal Le Monde, 50 % des demandes d’asile sont effectuées dans l’une des préfectures de la région Ile de France, alors que cette dernière se voit tributaire de la délivrance de 40 % des premiers titres de séjour, pour tous les étrangers qui arrivent en France. Autrement dit, près de la moitié des nouveaux immigrés qui arrivent en France choisissent Paris et sa région pour s’installer.
Sans pour autant omettre les flux d’immigrants clandestins dont les dossiers sont traités sur un taux de 30 % en Ile de France sur l’ensemble de l’activité nationale en France. Ainsi, le nouveau préfet à l’immigration sera chargé de coordonner l’ensemble de ces dossiers au niveau de toute la région.
En annonçant la création de ce nouveau poste le ministre français de l’intérieur Gérald Darmanin n’avait pas caché son principal objectif qui résiderait dans la lutte plus efficace contre l’immigration irrégulière. Mais selon les spécialistes un certain flou entoure les prérogatives de ce nouveau département préfectoral, ce qui suscite des inquiétudes et des interrogations, concernant son investissement dans les expulsions et les reconduites aux frontières d’immigrants non réguliers où encore poursuivis ou condamnés par la justice française.
Une préfecture donc qui sera là selon de différentes voix à lutter dans une coordination renforcée entre les services de police et les services administratifs, pour de plus en plus de restrictions sur l’immigration en Ile de France, « on a l’espoir que ça puisse apporter une coordination sur les questions d’accès au séjour », explique Marilyne Poulain, chargée de la question des travailleurs sans papiers à la CGT dans une déclaration au journal Le Monde. Mais la syndicaliste évoque une « inquiétude sur un durcissement de la répression ». Dans une déclaration au site Info Migrants, Yann Manzi, fondateur de l’association Utopia 56, estime que cette décision « ne présage rien de bon ».