La détérioration des soldes financiers internes et externes se poursuit et rien ne vient désormais à bout au tarissement des réserves de changes. A ce rythme, l’Algérie risque de finir l’année 2021 avec une forte détérioration de ses fondamentaux comme cela a été le cas pour l’année 2020.
Depuis 2014 jusqu’à fin 2020, notre pays vacillait au gré du poids des déficits budgétaires ayant franchi la barre des 14 000 MDS DZD. Ayant carrément épuisé près de 7500 MDS du FRR, l’Algérie n’a eu d’autres alternatives que de recourir au financement non conventionnel à partir d’octobre 2017 pour un montant total de 6500 MDS DZD.
En dépit de la baisse drastique enregistrée au niveau des recettes fiscales pétrolières et ordinaires et étant contraint par le contexte économique et social de maintenir les dépenses inhérentes aux charges de fonctionnement, l’état ne parvient plus à élargir l’assiette fiscale ni à réintégrer l’activité économique informelle dans la sphère formelle, perdurant dans le temps les déficits budgétaires et le manque de liquidités lesquels asphyxient désormais l’ensemble de l’activité économique.
Au jour d’aujourd’hui, notre gouvernement n’a d’autres choix pour financer le plan de relance qu’il a initié qu de recourir à l’une des deux options que lui sont permises, à savoir, le recours aux dépenses internes (DZD) ou de se réfugier auprès des instances financières étrangères dans le cadre d’un emprunt externes, c’est-à-dire en devises.
Certes l’Etat Algérien s’est refusé jusqu’à ce jour de recourir aux emprunts externes directs même quand il pouvait le faire facilement et à faible coût il y a peu, cependant et compte tenu de l’ampleur des besoins, il devra prendre toutes les mesures juridiques, fiscales et administratives pour favoriser un fort courant d’IDE vers le pays. Pour ce faire les pouvoirs publics sont condamnés à renoncer à la majorité du capital et au contrôle.
Il est vrai que ce processus ne permettra pas de sauver toutes les entreprises Publiques, néanmoins il permettra à l’Etat de faire des économies de subventions et de se démarquer de l’économie marchande. Et attendu que les financements bilatéraux et multilatéraux n’ont pas été exclus, ceux-ci font partie des possibilités de financement additionnel en même temps que le Crédit fournisseur promis par la Chine.
Pour ce qui est des dépenses domestiques en monnaie locale, l’état est appelé à optimiser ses recettes fiscales ordinaires en élargissant l’assiette fiscale sans augmenter les taux d’imposition, un processus qui suppose une lutte véritable et responsable contre les activités informelles doublée d’un effort d’une bancarisation de l’économie qui seul permettra de canaliser l’épargne thésaurisée en dehors des circuits financiers.