Au nom d’une logique admise par tous les gouvernements du monde qui veut qu’on ne doit pas accorder une totale liberté aux populations pour gérer leurs propres affaires au risque de voir s’instaurer l’anarchie, il est d’usage à travers la planète d’user de divers moyens pour dompter les populations et fabriquer « le consentement populaire ».
Aujourd’hui, si dans les grandes démocraties, où l’urne transparente est l’outil pour accéder aux postes de décision, c’est grâce au système éducatif, au système judiciaire et aux moyens d’information indépendants, et parfois même à la propagande, qu’on parvient à fabriquer l’opinion publique que l’on souhaite et à imposer les responsables que l’on veut.
Dans les pays comme le nôtre, c’est par les coups de force et les fraudes électorales qu’on a toujours imposé ce qu’on appelle « l’intérêt général » et obtenu l’adhésion des populations .
Depuis l’indépendance, notre pays a usé et abusé jusqu’à la nausée de la matraque et de la fraude électorale pour maintenir le régime né du coup de force de 1962 et imposer par-là ses choix politiques et économiques. La manipulation des listes électorales, le bourrage des urnes, la falsification des procès-verbaux, le recours à la matraque ont toujours émaillé nos compétitions électorales.
Les législatives du 12 juin prochain vont-elles ouvrir une nouvelle ère électorale en Algérie basée sur la transparence et l’absence de fraude ? C’est ce que souhaitent les nombreux partis et listes indépendantes qui ont pris part à ces élections.
La nouvelle loi électorale, outre d’être intraitable envers l’usage de l’argent sale, offre à l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) toutes les prérogatives organisationnelles et administratives pour assurer la transparence et la régularité de ces élections.
Cette nouvelle loi doit se traduire sur le terrain dans son intégralité pour restaurer la confiance perdue du citoyen en ses institutions.
Portant gravement atteinte à la légitimité de la gouvernance dans le pays, la fraude électorale doit être combattue avec la plus grande énergie.
Il faut en finir avec l’ère des quotas, de la chakara, du détournement des voix … Place à l’urne transparente comme moyen de changement et et comme rempart contre toutes les tentatives d’imposer des solutions de sortie de crise en dehors de la légitimité constitutionnelle.