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Pourquoi l’Algérie refuse de recourir à l’endettement extérieur

Au moment où tout indique que le pays soit condamné à engager des mesures drastiques pour assainir sa situation en regard de la gravité de la conjoncture, le chef du gouvernement clos définitivement la porte du recours à l’endettement extérieur.

En effet, et en dépit du fait que les indicateurs n’augurent rien de rassurant, le premier ministre Abdelaziz Djerad a affirmé hier, que l’Algérie a exclu de contracter les prêts auprès de fonds monétaire international (FMI) et les organismes financiers internationaux et ce, pour protéger la souveraineté et le dignité de pays.

Encore une fois, le premier ministre a souligné que le pari est maintenant de protéger la  souveraineté du pays, rappelant que si certains pays se soient complètement effondrés après l’endettement, ce cas de figure est inacceptable dans le cas de l’Algérie.

Ne proposant toutefois aucune solution miracle, le chef du gouvernement  plaide en faveur d’une rénovation de la politique budgétaire qui soit basée sur la rationalisation de la dépense publique et une meilleure maitrise des risques budgétaires.

Pourtant ce pari est très loin d’être gagné, car si des mesures sérieuses et osées en termes d’ajustement ne sont pas prises dans l’urgence et devant la persistance de l’actuelle conjoncture pétrolière,  le recours à l’endettement extérieur sera à courts termes  inévitable pour l’Algérie, avec un risque que cela soit une ultime option afin d’éviter les ajustements internes, c’est-à-dire les mesures impopulaires.

Car concrètement, avec le tarissement complet des réserves de changes à l’horizon 2021 qui mettra notre pays risque dans la situation de cessation de paiements, l’Algérie sera inévitablement contrainte à l’ajustement structurel tel qu’elle l’a connu dans les années 1990.

Il faut rappeler que les effets du recours à la planche à billets décidé sous le gouvernement Ouyahia, ne se sont pas encore fait sentir, attendu que seule la moitié des 50 milliards de dollars imprimés a été injectée dans l’économie. L’autre moitié restante pourrait rapidement être absorbée afin d’éponger le déficit budgétaire en 2020 et 2021. Le problème, c’est que ce recours à la planche à billets a servi aussi à financer le déficit de la caisse des retraites, les prêts subventionnés pour l’essence et l’électricité, sans qu’en contrepartie, aucune mesure n’ait été prise pour limiter les dépenses.

En l’espace de quelques années, les dépenses publiques ont explosé à plus de 70 milliards de dollars, en augmentation de 12 % au moment où les mesures pour juguler les importations n’ont pas drainé les résultats escomptés.-

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L'express quotidien du 10/03/2025

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