L’invité du « forum de L’Express », l’économiste et professeur universitaire M. Mohamed Benbraika a évoqué hier plusieurs points concernant l’importation et la commercialisation de la voiture électrique en Algérie.
En effet, Organisé en partenariat avec le quotidien « Le Maghreb », l’invité du forum de « L’Express » à déclaré que pour faire une transition énergétique, « il faut responsabiliser l’université et les entreprises parce qu’importer les véhicules électriques ne peut pas se faire uniquement sur un plan politique », expliquant qu’ « il faut aller sur des projets communs et faire participer l’université et les entreprises ».
Concernant les automobiles Hybride, Benbraika a affirmé qu’il faut aller vers les duels fiouls (deux carburants à la fois), en attendant d’aller vers la voiture complètement électrique en 2040, 2050 ».
Dans un pays où le prix du véhicule d’occasion classique avoisine celui du véhicule neuf, le professeur a indiqué que « le prix des véhicules électriques que l’Algérie va importer sera automatiquement très cher et évidemment pas à la portée de tous les Algériens » ajoutant qu’ « au début on va probablement commencer par les établissements publiques et les ministères où on peut mettre des bornes et progressivement on va développer une culture de la voiture électrique dans notre pays » expliquant que « pour qu’elle soit accessible au simple citoyen il faut attendre jusqu’à 2030 ».
Concernant les risques et les dangers de la voiture électrique notre invité à cité que « le fait que la voiture électrique ne produit pas de bruit est un danger, car le piéton qui va traverser la route par exemple ne va pas écouter le véhicule qui s’approche, pour éviter le risque d’un accident de voiture », « il y a aussi le risque d’incendie de la batterie, sans oublier le recyclage des batteries qui est très couteux, ainsi que la maintenance ».
Par ailleurs, la batterie, est l’élément le plus important et surtout le plus cher, ajoute Benbraika car « il pose d’énormes problèmes environnementaux, notamment en matière de production, car l’extraction des composants nécessaires à sa fabrication, tel que le lithium, génèrent de la pollution » a-t-il dit.
La question de l’autonomie des batteries se pose également, a confirmé Benbraik car « on peut avoir un vihécule à autonomie de 1000 km mais le vihécule coutera très cher environ 250 000 Dollars », par contre, ajoute-t-il « s’il coutera 10 000 dollars le véhicule aura une autonomie réduite ». « L’autonomie des batteries est un frein à la commercialisation des véhicules électriques sur le marché algérien, compte tenu des distances importantes que les automobilistes algériens parcourent au quotidien, sachant qu’actuellement la moyenne de l’autonomie est de 400 km ».
L’autonomie des batteries pose un réel problème de l’installation des bornes de recharge sur tout le territoire national. L’Algérie, qui ne dispose pas de la technologie et du savoir-faire nécessaires au développement des bornes de recharge, devra les importer pour installer un réseau national.
Pour rappel le ministre Chitour a affirmé dans une déclaration à la presse en février dernier que « plusieurs bornes électriques avaient été importées par l’Algérie et seront bientôt installées au niveau des stations d’essence Naftal déployées tout le long de l’autoroute Est-Ouest ».