En dépit des résultats peu encourageants du premier trimestre 2021, le gouvernement reste confiant et compte sur une très forte reprise à partir du deuxième semestre de cette année appelant, malgré tout, à rester optimiste et à ne pas céder aux chiffres ou aux indicateurs qui sont appelés à tomber dans les prochains jours.
L’état tire du projet de loi de finance un optimisme qui reste loin de rassurer les économistes de la place au vu des résultats évalués pour le premier trimestre 2021.
En effet, contrairement aux prévisions annoncées, le PIB réel de l’Algérie a baissé de 4,7 %, après une très faible croissance de 0,8 % en 2019, le déficit budgétaire a plus que doublé, passant de 5,6 % du PIB en 2019 à 13,6 % en 2021. Par ailleurs et même si aucune nouvelle estimation n’est donnée pour le déficit public impliquant également les déficits de la Sécurité sociale et des collectivités qui ont jusque-là fait progresser l’endettement public à un niveau inédit, soit 118 % du PIB, la Banque d’Algérie a nettement baissé le ratio des réserves obligatoires à 3 % en 2020 alors qu’il était de 12 % en février 2019 afin de fournir aux banques une liquidité supplémentaire pour financer l’économie.
Concrètement, le gouvernement tablait sur une croissance économique de 3,2 % en 2021 et une augmentation du PIB de 4 % entre 2021 et 2023. Pour ce qui est de la croissance hors hydrocarbures, il a été annoncé que celle-ci devrait atteindre 2,4 %. Or, tous les indicateurs contredisent jusque-là l’optimisme affiché par le gouvernement notamment sur le plan financier et les 23 milliards de dollars attendus des ventes du pétrole en 2021, sur la base d’un baril à 45 dollars ne seront pas en mesure de résorber les effets de la crise, du moins à moyen terme.
Ceci d’autant qu’en plus de la baisse des réserves de changes ne dépassant plus les 53 milliards de dollars depuis fin de juin 2020, l’État poursuit sa politique de transferts sociaux afin de limiter les effets des crises sanitaire et économique, tout en maintenant le même niveau de budget de fonctionnement.
Pourtant cette situation n’est pas à même de jeter un froid sur l’optimisme du gouvernement qui rassure que la croissance devrait reprendre dès le deuxième semestre 2021 à partir du moment où les vaccins permettraient un contrôle mondial de la pandémie, ce qui redynamiserait l’économie Algérienne dont la croissance réelle estimée à 3,4 % du PIB en 2021.
Devant la perspective avancée par le gouvernement, le niveau du déficit budgétaire globalpasserait à 10,3 % du PIB en 2021 et à 8,7 % en 2022 et cette tendance serait similaire pour le déficit de la balance courante, qui serait ramené à 13,8 % en 2021 et 11,1 % en 2022.