Le fléau de la fermeture des routes à Bejaia continue, malgré sa réprobation de plus en plus ferme par la population, de sévir sans que les autorités ne prennent des mesures idoines pour en mettre fin.
Apparu dans le début des années 2000, avec le mouvement des âârchs, ce phénomène, dont les conséquences fâcheuses ne sont plus à démontrer, s’est développé à l’ombre de la passivité de l’État et du silence de la classe politique, et est devenu avec le temps le moyen privilégié de certains citoyens pour formuler leurs revendications.
Pour n’importe quelle doléance (AEP, gaz, aménagements, logements..), même les plus farfelues comme la réalisation d’un « dos d’âne », certains citoyens sachant qu’on les laissera faire et qu’ils ne feront l’objet d’aucune poursuite judiciaire, recourent tout feu tout flamme au blocage des routes sans se soucier le moins du monde des périls que leur actions fait peser sur les usagers et sur l’économie de la région.
Il est temps que les bilans de toutes les retombées négatives de ce «terrorisme routier» sur la population et la wilaya en général, soient dressés et rendus publiques pour que les populations sachent tout le mal qui est fait et que l’on continue de faire à la région.
Que d’accidents provoqués par ces blocages de routes ! Que d’heures de travail parties en fumée ! Que d’heures d’études ratées ? Que de rendez-vous médicaux ratés et ajournés ?… la liste des dégâts générés par ces fermetures des routes est tellement longue et est d’une telle gravité qu’il serait criminel de ne pas en mettre un terme définitivement et au plus vite.
Aussi légitimes que soient les revendications qui en sont à l’origine, il est inacceptable de laisser ce fléau pourrir la vie des citoyens et asphyxier la vie économique de toute une région.
Pour l’instant tout le monde a constaté que les autorités font montre d’une passivité insoutenable face à ce fléau. De même, hormis quelques voix qui sortent du lot, les acteurs de la classe politique et de la société civile en majorité, soit par populisme soit par manque de courage, font dans la fuite en avant en essayant de trouver des excuses à ce genre de «terrorisme».
Il faut que cette situation de non-droit cesse et que l’autorité de L’État soit rétablie. Si les citoyens ont le droit d’exprimer leurs revendications et de lutter pour les concrétiser, ce n’est pas en foulant au pied le droit des citoyens à circuler. C’est une façon de faire irresponsable et ignoble que de vouloir arracher ses droits en déniant aux autres leurs droits.