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Législatives: L’avènement de la société civile au Parlement

Le jour du verdict des urnes a sonné. Les pronostics tendent vers un parlement sans coloration politique tangible qui cèdera le pas à une société civile, sans obédience dans un sens ou un autre. Est-ce la fin des vieux démons ? Est-ce l’avènement de la seconde République ? Lecture.

Vu le nombre impressionnant des listes d’indépendants qui rentrent, pour la première fois en nombre, dans la course aux postes de législation, on serait tenté de soulever les questions qui s’imposent du genre : les partis classiques ou de « l’alliance » et même  de l’opposition –islamistes dans la majorité en lice- se relèveront-ils du verdict du Hirak qui les a bannis ? L’APN sera-t-elle apolitique, c’est-à-dire constituée de personnes qui n’ont  pas l’expérience, avec ses tares et ses bienfaits ? Si c’est le cas, comment seront débattus puis votés les textes proposés ? Y aurait-il amendement des statuts de l’hémicycle pour plus d’initiative ou serait-il mis entre parenthèses, en gardant toutes les prérogatives entre les mains de l’Exécutif ? 

Ce sera une expérience unique, si on excepte l’effet Macron dans l’actuelle mandature en France. Il faut rappeler que bien avant la fixation du délai électoral en cours, il y a eu appel à l’organisation de la société civile autour de l’idée d’organiser cette nébuleuse qui échappe des fois au contrôle. L’idée a pris son chemin, loin des feux de la rampe. Puis est venu le filtrage des listes qui a éliminé beaucoup de candidats et aligné d’autres plus soft, question d’éloigner le spectre d’un parlement « dangereux » comme cela a été le cas en 1991.

Dès le début de semaine on sera fixé sur la nature du nouveau Parlement. Certains diront que les partis classiques ont aligné leur progéniture en listes indépendantes dans une reconversion qui ne dit pas son nom. Mais, n’ont-ils pas  le droit de se présenter, dans le sens où les critères sont remplis ? Aux électeurs ensuite de décider. Mais l’essentiel est dans la future composante de l’assemblée, qui sera un peu hétéroclite, sauf si le pouvoir a l’idée en tête de transformer « Nida’a » en parti politique, comme l’avait fait Zeroual en son temps.

Pour l’heure, il est admis que même sortis de partis et qui se présentent en indépendants, les candidats n’auront pas la facilité de faire demi-tour pour revenir à leurs partis d’origine. Ils seront tentés par la nouvelle expérience qui consiste à les placer tous sur la même étiquette d’indépendants, peut-être dans  différents groupes parlementaires, selon les affinités politiques au autres. Dans tous les cas de figure, les futurs responsables des structures de l’APN auront la lourde tâche de compartimenter cette clientèle. 

Après coup, on se dit que si le Hirak s’était jeté dans la course, au lieu de tourner en rond, ne serait-il pas choyé et plébiscité pour retransformer le pouvoir de l’intérieur ?

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