La volonté affichée, ces derniers jours, par l’Algérie et la Libye à renforcer leurs échanges commerciaux et la déclaration récente de Tebboune sur la chaîne qatarie Al-Jazeera affirmant que «Tripoli est une ligne rouge » et que l’Algérie n’acceptera pas qu’une capitale d’un pays maghrébin et africain soit occupée par des mercenaires, ont irrité plusieurs parties qui tiraient profit du conflit libyen.
Les informations réelles ou supposées diffusées par la chaîne « Libya Al-Hadath » et reprises par les médias algériens, faisant état de la prise de contrôle par les milices de Haftar d’un poste frontalier avec l’Algérie en le déclarant « zone militaire fermée », marquent le début d’une nouvelle surenchère envers l’Algérie de ce maréchal-marionnette dont les milices sont, en bonne partie, constituées de mercenaires et de combattants étrangers.
Haftar qui veut faire oublier ses revers face aux forces du gouvernement d’entente nationale et qui veut peser sur la Conférence de « Berlin II » prévue pour ce 23 juin, tente par toutes sortes de manœuvres, sur injonction de ses mentors occidentaux et arabes, d’attirer l’attention sur lui. Son lancement la semaine passée d’une opération militaire dans le sud de la Libye contre de supposés « terroristes takfiristes » fait justement partie de ces manœuvres pour se remettre au devant de la scène.
Si pour l’instant aucune voix officielle n’a confirmé la mainmise de la milice de Haftar sur le poste frontalier libyen d’Issine qui fait face au poste algérien de Tin Elkoum dans la wilaya de Djanet, il n’en demeure pas moins que les velléités de Haftar à nuire à l’Algérie sont réelles
Dans les prochains jours, si la Conférence de « Berlin II » sur le conflit libyen, qui aura à discuter notamment du cessez-le-feu et de la préparation des élections générales avant la fin de l’année courante, ne connaîtrait pas des résultats concluants, les manipulations et pressions sur nos frontières vont, à n’en pas douter, connaitre un crescendo.
Les manigances et propagandes actuelles à nos frontières ne sont, en effet que des préalables à des manœuvres encore plus importantes. L’Algérie qui s’est toujours opposé au démantèlement et au pillage de la Libye et qui a toujours œuvré pour le retour à la stabilité dans ce pays est un obstacle pour les « forces prédatrices » en action en Libye.
Ces forces qui emploient actuellement Haftar comme un épouvantail vont accentuer leurs pressions sur l’Algérie pour la pousser à ne pas s’occuper de ce qui la regarde.