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Alger

Nos forêts en péril !

La superficie forestière algérienne maquis compris est estimée actuellement à 4, 1 millions d’hectares, soit un taux de boisement de 1,7% pour l’ensemble du pays. Ce taux déjà très maigre va se réduire davantage dans les prochaines années en raison de la déforestation effrénée qui s’est emparée du pays ces dernières décennies.

Les incendies, l’urbanisation, l’agriculture, la coupe de bois et la réalisation des grandes infrastructures (routes, barrages, ponts…) sont les principaux facteurs de la dégradation du tissu forestier. En raison de tous ces facteurs des dizaines de milliers d’hectares de nos forêts se retrouvent dégradés ou convertis en d’autres utilités.

Pourra-t-on en venir à bout de ces facteurs qui sont en majorité d’origine humaine pour préserver ce qui reste de nos forêts ? Pas évident quand on sait le rythme et l’étendue pris par tous ces facteurs ces derniers temps. Aujourd’hui comme annoncé par les autorités du pays, le gros des incendies n’est plus le fait de citoyens imprudents, mais de comploteurs qui veulent nuire au pays.

 Aujourd’hui, les coupes illicites de bois ne sont pas seulement pratiquées, comme par le passé, par des citoyens à la quête de leur bois de chauffage, mais par des entrepreneurs bien organisés. Ces deux facteurs à eux seuls présentent plus de 50% des causes de la déforestation annuelle. La déclaration récente de Ali Mahmoudi, directeur général des forêts est , à ce propos, suffisante pour comprendre tous les périls qui pèsent sur notre tissu forestier et au-delà sur l’équilibre physique et biologique du pays.

 D’après les statistiques qu’il a dévoilées, l’Algérie perd en moyenne 34 000 hectares de superficie forestière par année. Une perte qu’elle n’a jamais pu reconstituer malgré tous les efforts déployés. Le dérèglement climatique actuel marqué par le manque de pluie, généré justement par la déforestation, est une alarme qui doit être dès à présent prise en charge avant que la situation ne se complique davantage.

La réhabilitation du barrage vert lancée récemment  pour lutter contre la désertification qui est une très bonne chose,  doit être accompagnée de diverses autres actions d’envergure dans le nord du pays pour  mieux protéger le couvert végétal et réhabiliter les superficies dégradées. L’avenir du pays se prépare maintenant et cet avenir est étroitement lié à notre couvert végétal. En plus de renforcer les dispositifs de lutte contre les incendies et l’exploitation forestière illégale, des programmes de reboisement doivent être menés régulièrement et avec suivi technique rigoureux, pour redonner une réelle santé à nos forêts actuellement en péril.

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