L’Algérie nouvelle commence petit à petit à émerger malgré les tentatives d’étouffement exercées par des parties qui veulent, à tout prix, faire du pays un nouveau champ d’expérimentation de « transition aventureuse ». Cette semaine coïncidant avec la célébration du 59e anniversaire de l’indépendance sera marquée par la désignation d’un nouveau gouvernement et le début de la nouvelle législature de l’Assemblée populaire nationale (APN), issue des élections législatives du 12 juin dernier. Ainsi malgré les pressions et les entraves d’ici et d’ailleurs pour empêcher le processus rénovateur s’appuyant sur les urnes dans lequel s’est engagé l’Algérie, une nouvelle constitution et une nouvelle APN ont vu le jour.
Certes, ces deux renouvellements institutionnels ont eu lieu dans un climat de vives tensions entretenus par les partisans du fameux « Yetnahaw gââ », mais elles n’ont rien à envier aux opérations électorales effectuées du temps de la issaba où la représentativité populaire est décidée par la ch’kara et la politique des quotas.
Les citoyens qui ont deux années durant battu le pavé pour permettre à l’Algérie nouvelle de voir le jour se rendent de plus en plus compte que la voix des urnes est le chemin le plus sécurisée pour rebâtir le pays sur de nouvelles et solides assises. Des militants qui ont fait campagne pour le rejet des dernières législatives commencent déjà à regretter le choix de leurs partis.
Qu’ont-ils gagné en effet, hormis de se refuser une tribune où ils pourraient défendre leurs politiques et peser dans l’élaboration des lois ? Déjà, des débats sont lancés au sein des structures des partis boycotteurs des législatives, autour des élections locales prochaines.
On peut d’ores et déjà avancer sans risque de se tromper que plusieurs formations qui ont opté pour la politique de la chaise vide aux législatives vont se lancer avec frénésie dans les batailles électorales prochaines. L’entêtement de certains à démanteler de ses racines l’Etat et le rebâtir totalement par un processus constituant a fait perdre beaucoup de temps, d’énergie et d’argent au pays.
Qu’aurait été la mouture finale de la constitution si tout le monde a participé à son amendement ! Certainement plus forte que l’actuelle ! Quelle serait la composante de la nouvelle APN si tous les partis agrées ont pris part au vote ? Certainement plus crédible et plus représentative que l’actuelle ? Les prochaines élections doivent être l’occasion pour réconcilier tout le monde avec les urnes.