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Alger

L’endettement public, une question qui taraude les experts

Aïmane Benabderahmane, chef du gouvernement Algérien promet un rééquilibrage budgétaire en plaidant en faveur d’un élargissement de l’assiette fiscale tout en évitant le glissement vers une pression fiscale dont les conséquences ne pourraient qu’êtres négatives et contre productives.

Pourtant, un écart encore assez important demeure toutefois sur les impôts de production. Et la dégradation des finances publiques ne laisse quasiment plus aucune marge de manœuvre.

Quelques mois auparavant, le patronat déplorait une situation lourde à amortir, pendant ce temps, le gouvernement et malgré l’hémiplégie causée par la crise sanitaire et les mesures « exagérés » choisies pour y faire face., n’a eu de cesse de s’attaquer aux impôts qui pèsent sur la production , en allégeant le fardeau des entreprises de plusieurs milliards de dinars. 

La mesure avait animé les débats budgétaires au sein des cercles officiels, par contraste, le dernier projet du gouvernement inhérent au budget et inscrit dans le cadre du plan d’action du gouvernement, ne semble pas destiné à briller par son audace fiscale. L’exécutif qui veut miroiter qu’il estime que le temps n’est guère propice pour creuser dans les caisses des entités économiques « déjà éprouvées sous les retombées de la crise sanitaire qui ne finit  pas encore » devrait opter pour le statu quo, et de s’atteler à chercher d’autres sources d’impôts jusque-là ignorées, voir épargnées.   

Entre la diminution du taux de l’impôt sur les sociétés, l’allègement de l’impôt sur le revenu à hauteur de 4 milliards de dinars et l’ajournement de l’application de l’impôt sur la fortune, l’ardoise fiscale devrait fondre de plus de 5 milliards, tenant compte du nombre des société exemptes d’impôts dans le cadre de l’application des  dispositions d’allègement prévues dans les dispositifs Cnac, Ensej, Angem….

En apparence, la réaction du gouvernement face à la crise reste mesurée, mais on sent poindre un souci certain. Lapolitique financière du gouvernement d’AymaneBenabderahmane pour assurer la réussite du plan d’action adopté par le parlement, il y a quelques jours, suscite d’ores et déjà des critiques feutrées de la part d’experts avertis, qui se disent inquiets du flou entretenu par le gouvernement sur ses prévisions de dépenses.

Nombre d’experts nationaux s’avouent inquiets de la situation budgétaire du pays et d’autres reconnaissent qu’ils sont très mal informés sur le niveau et le coût de la dette publique Algérienne argumentant qu’inévitablement, la crise sanitaire aggrave, et continuera à le faire encore longtemps, l’endettement public auquel vient s’ajouter le choc économique et social provoqués par la série des catastrophes qui a endeuillé le pays durant cet été.

De son côté, le gouvernement dirigé de surcroit par l‘argentier du pays se résigne à prôner l’espoir et la confiance justifiant son attitude par le bouclier monétaire qu’il entend tirer des masses monétaires qu’il tirera de la planche à billet qu’il entend réactiver incessamment.

Quoiqu’il en soit, il reste connu que notre pays est condamné à stabiliser au plus vite sa dette puis de la faire décroître à compter de 2022 à défaut de voir ces marges de manœuvre pour faire face à de futures crises disparaitre à tout jamais.

Pour y parvenir, le gouvernement devra tenir durablement la progression de ses dépenses en dessous de celles de ses recettes et pour cela se donner un horizon pluriannuel, la politique du clair-obscur ne payant plus, il se révèle très urgent de permettre aux citoyens de s’approprier les enjeux de la dette et des finances publiques par une présentation globale, synthétique, et compréhensible, de la situation présente et à venir de nos dépenses publiques, de nos prélèvements obligatoires et de notre dette.

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