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Théâtre National Algérien: Générale de « Art », la nouvelle pièce de Nabila Ibrahim

« Art », la nouvelle pièce de Nabila Ibrahim, dont la générale a été donnée avant-hier, au Théâtre National Algérien Mahieddine-Bachtarzi (Tna), sillonne l’égo des individus, souvent démesuré et source de complication des relations humaines.

Dans le genre contemporain, cette œuvre au sanctionnant le mémoire de fin d’études de la metteure en scène Nabila Ibrahim a été présenté dans le cadre de la convention de partenariat et de suivi pédagogique, signée en décembre 2020 entre le Tna et l’Institut Supérieur des Arts du Spectacle et de l’Audiovisuel (Ismas).

A l’instar des différents travaux d’étudiants de l’Ismas accueillis au Tna, la pièce de théâtre « Art » a permis à Nabila Ibrahim, non seulement de mettre en pratique ses acquis académiques dans les conditions et les normes requises du spectacle, mais aussi et surtout de donner de la visibilité à son travail en le présentant devant un public.

Pour son mémoire de fin d’étude conduisant à l’obtention d’un « Master 2 », Nabila Ibrahim, amoureuse du 4e Art qui a déjà mis en scène et joué dans nombre de pièces, a travaillé sur « Art », texte de Yasmina Reza, traduit en 35 langues et mis en scène dans plusieurs pays, constituant ainsi, l’œuvre dramatique contemporaine la plus jouée dans le Monde.

L’étudiante- metteure en scène a également su s’entourer de professionnels du 4e Art, confiant la scénographie à Abderrahmane Zaboubi, l’éclairage à Abdelghani Mazouz et le soin de donner vie aux personnages à, Kamel Bouakkaz, Mohamed Seghir Bendaoud et Yacine Zaidi qui a également traduit le texte original vers l’Algérien.

D’une durée d’une heure, la trame de l’œuvre, menée par trois personnages antagonistes, Mohamed (Moh), Kamel et Yacine, va poser avec insistance les problématiques du manque de communication entre individus dans les sociétés contemporaines et du droit à avoir sa propre opinion au milieu d’un groupe social.

Kamel, rationnel et sceptique face à l’art contemporain, est invité par son ami Mohamed à venir voir sa nouvelle acquisition : une toile d’environ 1,60 m sur 1,20 m peinte en blanc, avec de fins liserés blancs transversaux, qu’il vient d’acheter au prix de deux millions de dinars.

Ne comprenant pas l’utilité de dépenser une telle somme pour un tableau blanc, Kamel affiche son mécontentement à Mohamed, avant d’aller trouver Yacine, leur ami commun, pour lui faire part de son incompréhension à propos de ce geste.

Malgré l’approche de son mariage qui le rend nerveux, Yacine, lui, préfère rester neutre, évitant de penser quoi que ce soit de ce tableau et ne voulant surtout pas contrarier ses deux amis.

Mohamed et Kamel commencent alors à se disputer et entraînent Yacine dans leur confrontation qui dépasse la seule question de l’art et ne laisse personne indemne, échangeant des propos excessifs jusqu’à remettre en cause leur amitié.

Destinée à mettre en valeur le rendement des comédiens, la trame du spectacle, montée sans musique, s’est construite exclusivement sur le monologue et le travail de l’éclairage -les « douches » (éclairage vertical sur un comédien soliloque) notamment-, ce qui a amené Nabila Ibrahim a baser le gros de son travail sur l’intensité et l’orientation des lumières, ainsi que la direction des comédiens.

Dans un décor représentant le salon d’une maison, ornée de fauteuils et de longs pantalons blancs suspendus au fond de la scène comme pour suggérer la diversité des points de vue, les comédiens ont bien porté le texte, occupant tous les espaces de la scène dans des échanges ascendants et soutenus.

En présence des directeurs, du Tna, Mohamed Yahiaoui et de l’Ismas, Mohamed Boukerras, ainsi que du président du jury de soutenance Habib Boukhelifa et Brahim Noual, promoteur et encadreur de l’étudiante-metteure en scène, le mémoire de fin d’études de Nabila Ibrahim a été unanimement sanctionné par un succès. Le spectacle « Art » a été produit par l’Ismas, en collaboration avec le Tna.

Après près de deux ans de pandémie, la décision de rouvrir les salles de spectacles et autres lieux accueillant le public, prise dernièrement en haut lieu, avec l’impératif catégorique de s’en tenir au strict respect des mesures barrières de prévention sanitaires, permet un « retour progressif à la vie normale ».

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