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Pourquoi le Sahel va creuser la tombe de Macron à la présidentielle de 2022

Les « mauvaises notes » enregistrées par le président français Emmanuel Macron risquent de peser lourd dans le décompte final. Homme de réseaux (ne perdez pas de vue qu’il s’agit d’un ex-banquier de la banque Rothschild et d’un ex-préféré d’Attali), il a su s’entourer d’hommes d’affaires (Boloré, par exemple, son plus visible soutien), mais surtout il a mis les médias de son côté. C’est ce que confirmait à « L’Express », hier, Leslie Varenne, journaliste d’investigation et directrice de l’Institut de Veille et d’Etude des Relations Internationales et stratégiques, IVERIS. La quasi-totalité des médias français aujourd’hui, s’ils ne sont pas à ses côtés, ne sont pas ouvertement contre lui. Au contraire, au dernier sondage d’opinion, la Présidentielle 2022 se présente en France avec un Zemmour qui enregistre une forte poussée, Le Pen qui s’affaiblit et Macron qui se maintient. Mais la tendance sera plus accentuée avec l’approche du jour J. C’est Macron -et non les deux autres- qui sera jugé de ses actions pendant son mandat qui va se clore en désordre. 

En fait, Macron jouait sur deux tableaux : en politique intérieure, sur une relance économique qu’il projetait favorablement en début de son quinquennat, et en politique extérieure, sur les points enregistrés au sahel. Or il n’aura à être content ni sur le premier ni sur le second de ces deux volets de sa politique. Au plan intérieur, les manifestations des Gilets Jaunes, avec leur cohorte de heurts, souvent d’une extrême violence, conjuguées à la pandémie, ont terni son mandat sur deux longues années et mis l’économie française à terre ; au Sahel, non seulement les résultats ont été catastrophiques, mais Barkhane a été épinglée comme un élément aggravant de la situation sécuritaire au Nord-Mali. Les dernières déclarations du Premier ministre malien, Choguel Maïga, sur des soupçons d’entrainement par les Français de terroristes à Kidal, (« enclave fermée par Barkhane à l’armée malienne ») ont fait l’effet d’une estocade. 

La France « n’a pas vocation à rester dans la durée au Mali », a déclaré il y a deux jours, le président français Emmanuel Macron en marge du sommet Afrique-France, assurant que c’est la raison pour laquelle la France est « en train de fermer des bases ». Le chef de l’Etat français a expliqué qu’à « Tessalit ou à Kidal (nord du Mali) » le travail de la France « n’est pas d’avoir des bases militaires » et estime que « l’Etat malien doit avant tout revenir ».

Donc, avant que la présence française ne tourne au fiasco, Macron a intérêt de plier bagages. D’ailleurs, le ministère français des Armées, soumis à des restrictions budgétaires drastiques, n’aura pas les moyens d’entretenir des bases militaires aussi onéreuses, tant sur le plan des pertes humaines que sur le plan financier. 

Aussi, selon des experts français, après Sarkozy et Hollande, qui n’ont fait qu’un mandat, il est fort attendu que Macron prendra aussi la porte de sortie au bout de son premier mandat. Le système politico-militaro-mondialiste français qui l’avait sorti du chapeau lui a tourné le dos depuis longtemps. Les relations aussi froides que rares entre Macron et son mentor Jacques Attali sont révélatrices de cette froideur qui caractérise les relations entre le président et le système politique français. Ce dernier ne prendra pas le risque d’une nouvelle tension quinquennale avec l’Algérie, le Mali et ailleurs dans la région Maghreb-Sahel, où Macron est devenu carrément « personna non grata ». 

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