La reconfiguration du système monétaire international n’est plus qu’une question de temps. La Chine, bientôt, n’acceptera de commercer qu’avec sa propre monnaie, bousculant les Etats Unis et les dollars dans une guerre commerciale qui impactera le système politique planétaire sans aucun doute.
Les observateurs les plus attentifs à la scène politico-militaire de ces derniers jours semblent perplexes devant l’énormité des événements survenus, condensés dans l’espace et le temps, déroulés à une vitesse qui ne laisse que peu de temps pour l’appréciation et l’analyse froide.
Le big reset est né lors du Forum économique mondial (WEF), organisé vers avril-mai 2020 pour reconstruire l’économie de manière durable après la pandémie. Le COVID-19 avait fait des ravages dans l’économie des pays puissants, et ces pays voulaient « remettre les compteurs à zéro », tout « réinitialiser » en quelque sorte.
Les événements ont immédiatement pris un tour rapide et inattendu. Jugez-en : normalisation des Emirats arabes unis avec Israël, remise en liberté curieuse au Mali de 203 terroristes dans un ébouriffant échange initié sur proposition de la France, ambassade émiratie à Dakhla dans les territoires sahraouies occupées, visite du chef de la diplomatie française Yves Le Driant au Maroc à la veille de l’attaque surprise marocaine, événements de Guergarat, déclaration de guerre du Front Polisario contre le Maroc, rencontre mi-secrète entre Natanyahu et BMB en Arabie Saoudite ( du jamais vu dans les annales historiques arabes depuis 14 siècles !), condamnation de l’Algérie par le Parlement européen à Bruxelles, normalisation annoncée du Maroc, reconnaissance de Trump de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidentale, en guise de cadeau d’adieu, contre-ordre à l’Africom pour rester sur place au Sahel, nomination du « faucon va-t’en guerre », Llyod Austin à la tête de la Défense sur proposition de Joe Biden.
Le rapprochement Maroc-Israël est une des parties visibles du puzzle big reset; beaucoup d’acteurs ont joué à fond le jeu pour qu’il aboutisse : le Mossad, Trump, depuis quatre ans, le B’nai B’rith, et Serge Berdugo, chef de la communauté juive au Maroc et ministre itinérant de Sa Majesté Mohamed VI.
Les méthodes « soft » n’ayant pas réussi jusque-là, il y a fort à parier que les méthodes plus violentes sont déjà engagées. A l’Algérie, plus grand pays africain, arabe et du pourtour méditerranéen d’être vigilante et de faire pièce à un sournois jeu des stratégies de puissance (et de nuisance) qui se déroule sous nos yeux.