Après avoir mis un bémol, en raison de la crise sanitaire à leur enthousiasme syndical, et après avoir été mis à carrément à la touche par les mouvements de grève spontanées lancés en dehors de toute tutelle syndicale, en mars dernier dans plusieurs secteurs, à l’exemple des PTT et de l’éducation, les syndicats autonomes reprennent, ces jours-ci, du poil de la bête et haussent déjà le ton en annonçant toutes sortes d’actions pour se faire entendre et peser de leurs poids sur les décisions du gouvernement concernant leur situation en particulier et celle du monde du travail en général.
Des préavis de grève sont déjà annoncés par-ci, par-là indiquant la reprise imminente des protestations dans certains secteurs connus pour avoir des syndicats dynamiques et combatifs.
Après le Syndicat autonome des auxiliaires médicaux en anesthésie et réanimation de la santé publique (Saamarsp), c’est le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste) qui vient, de son côté, annoncer une grève cyclique de deux jours à partir du 2 novembre prochain.
La récente poussée inflationniste, la baisse continue du pouvoir d’achat, la détérioration des conditions de travail, la morosité qui frappe le marché de l’emploi sont à l’origine de ce « réveil » syndical annonciateur d’une grogne sociale qui sera portée essentiellement par des revendications socioprofessionnelles.
Le conclave tenu hier au siège du CNAPESTE par les syndicats autonomes issus de plusieurs secteurs, regroupés sous l’égide de la Confédération des syndicats algériens (CSA) indique on ne peut mieux que le monde du travail bouillonne et si rien n’est fait pour atténuer des effets de cette inflation galopante, des protestations virulentes vont toucher plusieurs secteurs d’activités dans les mois qui viennent.
Des solutions doivent être trouvées en urgence pour en finir avec cette situation insupportable ! Car si cette érosion vertigineuse du pouvoir d’achat n’est pas stoppée, le désarroi des travailleurs et même des retraités va s’amplifier davantage et débouchera inévitablement sur des explosions de colère incontrôlables !
La colère des travailleurs et des retraités est bien réelle et les risques d’un embrasement du front social sont également réels. Les fortes augmentations des prix couplées aux pénuries de certains produits ont tellement ébranlé les familles des classes démunies et moyennes qu’il suffit d’une étincelle pour allumer le front social.
Le Gouvernement est tenu d’anticiper et de prendre des mesures fortes pour désamorcer les tensions actuelles.