Les dégâts matériels et humains provoqués par les fortes chutes de pluies qui ont touché samedi passé plusieurs wilayas du nord du pays montrent encore une fois que les dispositifs mis en place pour prévenir et lutter contre les inondations ne sont pas correctement appliqués sur le terrain.
A la moindre chute de pluie, bonjour les dégâts ! Les mêmes scènes dramatiques de personnes et de véhicules emportés par les flots, de routes fermées, d’habitations inondées, d’ouvrages effondrés, de familles sinistrées… se répètent indéfiniment en toute saison à chaque chute de pluie.
C’est le même laisser-aller à l’origine des incendies qui est également à l’origine des inondations. Quand on laisse les abords de nos routes et de nos forêts en plein mois de juillet et d’août envahis par les herbes sèches et des détritus de toutes sortes, quand on laisse du bois sec généré par les coupes illicites ou légales éparpillé à travers toutes nos forêts, il faut s’attendre à assister à chaque canicule à des centaines de départs de feux.
Quand on laisse les caniveaux et les bouches d’égouts obstrués par des déchets, quand on laisse des individus ou des entreprises entreposer leurs matériaux de construction (sable, gravier…) et leur gravats à même les trottoirs et les routes, il est aussi tout à fait normal d’assister au déferlement incontrôlables des eaux à chaque chute de pluie.
Tout est une affaire de prévention, de préparation et d’application des lois. On ne le répétera jamais assez, il faut en finir avec cette politique de laisser-aller. Les responsabilités dans ce genre de catastrophe doivent dorénavant être situées.
On ne peut pas indéfiniment continuer à subir tous ces dégâts humains et matériels sans que les responsables ne soient identifiés. Il n’est pas écrit que l’Algérie doit présenter des offrandes humaines à chaque canicule et à chaque pluie. Pour tout le monde, l’incurie administrative est à l’origine de toutes ces catastrophes. Et il faut que cela cesse! A qui est échu la mission du curage régulier des caniveaux, des avaloirs et des oueds ? A qui est échu le rôle de verbaliser les gens en cas de jet anarchique de déchets et d’occupation illégale des espaces publics par des marchandises et autres ? Chacun doit faire de façon sérieuse le travail qui lui est confié, et on évitera bien des catastrophes. Depuis le drame de Bab-El Oued en 2001 qui a fait près de mille morts, on n’a pas cessé de parler de stratégies et de plans de lutte contre les inondations, mais force est de constater que cela est resté jusqu’à présent uniquement au niveau du discours, sans plus ! L’impunité et la gabegie administrative ont fait trop de mal au pays, il faut y mettre un terme au plus vite afin d’éviter d’assister encore à d’autres drames plus dévastateurs !