En Algérie, l’agriculture compte parmi les principaux poumons de l’économie. Si l’année 2020 a été marquée par des perturbations liées au coronavirus, le secteur affiche tout de même une certaine résilience.
En Algérie, la valeur de la production agricole a atteint 25 milliards $ au terme de l’année 2020 contre 23 milliards $ un an plus tôt. C’est ce qu’indique le Département américain de l’agriculture (USDA) dans sa dernière note sur le pays.
Les régions du Sahara recèlent d’importantes ressources et potentialités à même de répondre à la fois aux besoins propres de ces régions en matière d’opportunités d’emplois et de besoins alimentaires des populations et de jouer rôle important dans l’amélioration de la sécurité alimentaire de la nation.
Les conditions agro-climatiques des régions des piémonts de l’atlas sahariens, du bas Sahara (Biskra- El oued) et même du centre du Sahara (Ouargla et Ghardaïa) offre l’opportunité à un développement des filières de productions hors saisons. Ces filières peuvent renforcer les sources d’approvisionnement des grands centres urbains du Nord en produits maraichers, y compris de la pomme de terre.
La mise en place de différents programmes pour le développement des régions du sud par le ministère de l’agriculture, du développement rural et de la pêche, ont permis la réunion des conditions nécessaires pour notamment assurer la création d’emplois et l’amélioration des conditions de vie et des revenus des populations rurales.
Les principaux indicateurs révélateurs de l’importance de la place de cette zone dans l’économie agricole nationale sont :
-Dix (10) wilayas sahariennes : Adrar,Béchar, Biskra, El Oued, Ghardaïa, Illizi, Laghouat, Ouargla, Tamanghasset et Tindouf ;
-Nombre de communes : 188 dont 141 Rurales
-Dix (10) circonscriptions administratives : Bordj Badji Mokhtar et Timimoune (Adrar), Béni Abbes (Béchar), Ouled Djellal (Biskra) , El Meghaier (El Oued), El Meneaa (Ghardaïa), Djanet (Illizi), Touggourt (Ouargla), In Salah et In Guezzam (Tamenghasset) ;
-Quatorze (14) régions naturelles : Le Pays des Dayas, les Zibans, Oued Righ, Le Souf, Ksour, M’Zab, Ouargla, le Gourara, la Saoura, le Touat, le Tassili et le Tidikelt.
Superficie des parcours : 18 918 639 ha ;
Longueur de la ceinture frontalière : 5 000 km.
Populations active totale : 1 203 725 hab dont 465 177 hab agricole
Potentialités en ressources naturelles
En sols ou le potentiel apte à une mise en valeur est de 1.4 millions d’ha et qui est localisé dans les grands ensembles étudiés des anciennes palmeraies de l’Oued – R’hir, du Touat – Gourara – Tidikelt et sur les nouveaux périmètres de Gassi –Touil, Hassi – Messaoud, In Amenas et d’Abadla.
En eau avec des potentialités exploitables estimées par le modèle numérique du Système Aquifère Sahara Septentrionale (SASS) à 6,1 milliards de m3 à l’horizon 2050.
En énergies renouvelables, le solaire : 13.9 TWh /an, éolienne : 35 TWh/an et géothermique. nappes aquifères chaudes(albien).
Les potentialités en eau, en sol et en énergie confirment, la possibilité non seulement de conforter les périmètres productifs existants mais aussi d’impulser la création de nouveaux périmètres qui permettraient, à moyen terme, d’augmenter d’au moins 30% en maraichage, en céréales et en viandes rouges les niveaux enregistrés ces dernières années.
L‘agriculture constitue l‘activité principale et un facteur de stabilité des populations.
Activités agricoles
Au cours de la dernière décennie la superficie agricole irriguée (SAI) au niveau du Sahara a connu une extension de plus de 106 000 ha. Ainsi, elle s’élève actuellement à 355 911 ha ce qui représente 30% de l’ensemble de la S.A.I nationale. Les grandes régions agricoles sont localisées dans les Ziban, l’Oued Righ, le Touat, le M’Zab, le Souf et Ouargla.
La phœniciculture, l’agriculture dans les régions sahariennes a de tout temps reposé sur la culture du palmier dattier (composé d’environ 1000 cultivars) du fait de ses capacités d’adaptation aux conditions climatiques difficiles et qui constitue l’élément essentiel sur lequel repose tout l’écosystème Oasien. L’évolution de la palmeraie a été caractérisée par une période d’abandon (1960/1980) traduit par une régression du potentiel productif, et vieillissement du verger et une étape positive plus marquante dans la redynamisation et l’évolution de la phoeniciculture, et ce, grâce aux moyens mis en place par le gouvernement allant 1980-à ce jour.
Le patrimoine phoenicicole est estimé 167 279 ha équivalente à une production de 10 255 000 qx, la variété Deglet Nour représente 53%, localisée majoritairement dans les Zibans, le Souf et l’Oued Righ. Ces dernières affirment leur position de leadeurs de la production phœnicicole grâce aux variétés Degla Beida et Ghars, tandis que le Touat et le Gourara sont connus en particulier pour la variété Takarboucht.
En dépit de la sévérité de son climat, la région saharienne a vu le développement de la céréaliculture occupant plus de 81 900 ha localisés principalement dans les Zibans et le pays des dayas.
Autres cultures ayant connu une croissance exceptionnelle durant ces dix dernières années sont les cultures maraîchères occupant actuellement près de 92 736 ha dont 41% est réservé à la pomme de terre. Elles sont pratiquées au niveau du Touat, l’Oued Righ, le M’Zab et principalement dans le Souf et les Ziban.
L’arboriculture, la se garde une place appréciable avec une superficie de 21 203 ha. Les principales productions fruitières, l’olivier dont la superficie dépasse les 10 800 ha, l’abricotier et le grenadier avec la prééminence des régions des Ziban et du M’Zab. Quant aux autres cultures, 19 196 ha sont dédiés aux cultures fourragères et 5 255 ha aux cultures industrielles (tabac, henné, faux safran et tomate).
Le cheptel est prédominé par un effectif ovin avec un taux de 69 % concentré dans les régions du Ksour des Dayas, Souf et Ziban d’une part et d’autre part l’élevage camelin représente l’activité spécifique des wilayas du sud avec un effectif de 339 748 têtes constituant ainsi la quasi-totalité de l’effectif national.
Programme électrification agricole
L’énergie, et plus précisément l’électrification agricole n’a connu de prise en charge autant qu’action distincte qu’à partir de l’année 1995. Antérieurement à cette date, l’action faisait partie intégrante du programme classique d’électrification qui répondait quasi exclusivement aux besoins domestiques. Jusqu’en 1988, où une portion de 13% de ce programme a été annuellement consacrée à l’agriculture pour l’encadrement des opérations d’accession à la propriété foncière agricole « APFA » et des actions de mise en valeur isolées.
Les demandes pressantes et insistantes des agriculteurs au niveau local relatives à cette action ont amené le gouvernement à prendre des mesures particulières afin de lever les contraintes rencontrées dans la mise en œuvre des opérations de mise en valeur agricole.
Les énergies renouvelables en agriculture
L’Algérie recèle d’énormes potentialités en tous types d’énergie renouvelables devront s’intéresser davantage à valoriser cette ressource naturelle, alternative lui permettant d’avoir réponse à bon nombre de préoccupations ayant relation avec cette ressource vitale qu’est l’énergie électrique dont une bonne partie de ses besoins futurs pourrait se distinguer à travers cette alternative.
De par sa situation géographique, l’Algérie dispose d’un des gisements solaire les plus élevés au monde. La durée d’insolation sur la quasi-totalité du territoire national dépasse les 2 000 heures annuellement et peut atteindre les 3 900 heures au niveau des Hauts Plateaux et du Sahara.
L’énergie reçue quotidiennement sur une surface horizontale de 1m2 est de l’ordre de 5 KWh sur la majeure partie du territoire national, soit près de 1700 KWh/m2/an au Nord et 2 263 kwh/m2/an au Sud du pays.
La Durée Moyenne d’Ensoleillement au sud est de 3 500 Heures/an.
Concernant le Potentiel Eolien, L’Algérie à un régime de vent modéré (2 à 6 m/s). Ce potentiel énergétique convient parfaitement pour le pompage de l’eau particulièrement sur les Hauts Plateaux et les régions sahariennes.
Le programme national de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, vise la mise en service d’une capacité de production d’origine renouvelable de 47 à 51 TWh à l’horizon 2030, ce qui représente 37 % de la capacité installée et 27 % de la production d’électricité destinée à la consommation nationale.
A ce jour, 14 wilayas du pays notamment, celles du Sud sont dotées de centrales d’énergie renouvelable d’une capacité de 343 MW.
Aussi, l’Algérie s’est engagée pour certaines mesures d’atténuation de ses émissions de gaz à effet de serre (GES) sur les trois gaz les plus importants en termes d’émission : le gaz carbonique (CO2), le méthane (CH4) et l’oxyde nitreux (N20) à la COP 21. Pour honorer ses engagements le recours aux énergies renouvelables s’imposent comme l’alternative la plus sérieuse, la plus propre et commercialement la plus rentable”
De ce qui précède, l’agriculture doit continuer à produire sans pour autant polluer l’environnement, bouleverser les écosystèmes et épuiser les ressources fossiles d’où l’intégration des ressources naturelles et de plus renouvelables dans les approches liées au développement des espaces agricoles et ruraux dans toutes leurs diversités, reste largement justifiée au vu des avantages que leur utilisation associe, aussi bien au plan social, qu’économique,
La stratégie du MADRP relative à la promotion et au développement des énergies nouvelles et renouvelables s’inscrit en droite ligne avec la stratégie nationale, cette dernière est hissée au rang de priorité nationale ; l’expérience du secteur dans le domaine du pompage de l’eau et de l’électrification par énergie solaire au profit des ménages ruraux est ancienne, elle remonte à la fin des années 1970; il est visé à travers la promotion et le développement des énergies renouvelables en premier lieu, ce qui suit :
-Substitution des énergies conventionnelles directes (gasoil) par les énergies renouvelables(Comme une alternative) ;
-Préservation de la ressource hydrique (économie dans l’utilisation de la ressource eau) ;
-Electrification d’îlot épars (mini centrale) ;
-Mise en place des mécanismes incitatifs notamment (soutien) ;
Enclenchement graduel de l’utilisation des énergies renouvelables au niveau:
-de tous les ksours non électrifiés ;
-des localités se situant dans les zones reculées (Irrigation de petites parcelles agricoles);
-des espaces de parcours à travers la densification de points d’eau d’abreuvement du cheptel dotés d’équipements en rapport et électrification des kheïmas);
-des palmeraies dites marginales situées dans les espaces présahariens qu’il y’a lieu de préserver (Electrification des foyers).
Amélioration des conditions de vie des populations
Conservation par le froid des produits du terroir périssables (lait et dérivés, viande, etc.);
En second lieu, la production de l’électricité à partir des énergies renouvelables produites au niveau des exploitations agricoles notamment la biomasse, la géothermie…), l’énergie produite sera injectée dans le réseau national, afin de rassurer les producteurs de cette énergie, des mesures d’incitation et d’encouragement sont prévues par la loi relative à la maîtrise de l’énergie (des avantages financiers, …) pour les actions et projets qui concourent à la promotion des énergies renouvelables.
Sachant que l’agriculture est primordiale pour assurer la nourriture, l’eau, la lumière, la chaleur et bien d’autres produits et services et que le lancement d’un programme ambitieux de développement des énergies renouvelables (EnR) et de l’efficacité énergétique d’une part et d’autre part l’amorce d’une dynamique d’énergie verte qui s’appuie sur une stratégie axée sur la mise en valeur de ressources inépuisables et leur utilisation pour diversifier les sources font que le secteur agricole sera le moteur de l’économie verte de demain pour l’Algérie.
Biskra, le potager de l’Algérie
Depuis une dizaine d’années, Biskra et sa région fournissent 40 % de la production agricole nationale, pour un chiffre d’affaires de quelque 3 milliards d’euros. La wilaya fait figure d’exemple à suivre pour tous ceux qui rêvent de voir le pays sortir enfin de sa dépendance aux hydrocarbures.
Quand Mohamed Tahraoui palpe les grappes de tomates cerises qu’il cultive sous serre, il en parle comme le ferait un chef étoilé de ses plats, avec une certaine emphase et beaucoup de poésie. Pas besoin de forcer le trait pourtant, les tomates de Mohamed Tahraoui peuvent largement figurer en bonne place aux menus des meilleures tables.
Biskra, 400 km au sud-est d’Alger, presque aux portes du désert. À l’époque romaine, cette ville appelée Vescera était surtout réputée pour ses thermes. À l’époque coloniale, la bonne société venait y prendre le soleil et profiter de cette lumière exceptionnelle qui a captivé tant de grands noms, d’Henri Matisse à Eugène Fromentin, en passant par André Gide.
Aujourd’hui, Biskra s’est inventé une nouvelle vie, en devenant le potager de l’Algérie. À 56 ans, l’entrepreneur ne se prédestinait pas à cultiver des tomates, des poivrons ou des aubergines. Architecte de formation, cet homme aussi sec qu’un roseau s’est pris de passion pour l’agriculture. Il en a fait une activité supplémentaire de l’entreprise qu’il a fondée il y a plus de trente ans et qui est présente sur des secteurs aussi divers que les matériaux de construction, la chirurgie de pointe ou plus récemment l’eau embouteillée. Le groupe Tahraoui gère également une exploitation agricole de 70 hectares. « La plus grande en Algérie », précise son propriétaire.
Des équipements ultramodernes
Des serres de son vaste domaine sortent, hiver comme été, des norias de camions chargés de produits agricoles destinés à garnir les assiettes de ses compatriotes, et ce aux quatre coins du pays. Mais pas seulement. Ses fèves s’exportent au Canada, ses tomates et melons en France et en Espagne, ses poivrons à Dubaï. Mohamed Tahraoui espère maintenant conquérir des marchés aussi différents que ceux de l’Ukraine et de la Russie, de la Chine ou de la Côte d’Ivoire.
« Nous ne nous contentons pas de satisfaire la demande locale, nous cherchons surtout à nous faire une place sur le marché international », insiste l’homme d’affaires. Les fermes sont nombreuses dans les environs de Biskra, mais celle de la famille Tahraoui se distingue par ses équipements ultramodernes. Comme ces serres, qui, sur des dizaines d’ha, forment une véritable mer de plastique qui rappelle la région d’Almería, dans le sud de l’Espagne, où chaque année sont produites plus de 3 millions de tonnes de fruits et légumes destinés au marché européen.
Depuis une dizaine d’années, Biskra et sa région fournissent 40 % de la production agricole nationale, pour un chiffre d’affaires de quelque 3 milliards d’euros. Dans cette Algérie où les revenus en devises sont assurés à 98 % par le pétrole et le gaz et où la facture des importations alimentaires frôle chaque année la barre des 8 milliards d’euros, la wilaya ressemble à un exemple à suivre pour tous ceux qui rêvent de voir le pays sortir enfin de sa dépendance aux hydrocarbures. « Le pétrole n’est pas éternel, rappelle Mohamed Tahraoui. La terre si. »
Terre fertile
Des montagnes de Kabylie, d’où sa famille est partie au début des années 1990 aux vastes étendues semi-désertiques de Biskra, le parcours de Samir Saadoudi relève presque d’un chemin de croix. Dans sa ferme de 55 ha, Samir cultive un vignoble dont les raisins couleur grenat commencent à susciter l’intérêt de certains importateurs français. « Climat, eau, terre fertile, ici il y a tout pour réussir, dit le jeune homme. Même quand tu plantes un caillou, il pousse. »
Reste à équiper ce jardin extraordinaire en infrastructures nécessaires pour doper l’impact économique de la filière. C’est justement pour combler ce manque qu’Ali Serraoui, patron du groupe du même nom, a décidé d’implanter, pour 50 millions d’euros, un complexe agro-industriel dimensionné pour transformer, conserver et conditionner les productions alimentaires de la région. Il rêve également de mettre en place une centrale d’exportation. « Nous pouvons faire de Biskra le fleuron d’une industrie capable d’injecter 4 milliards d’euros par an dans l’économie du pays », s’enthousiasme Ali Serraoui, pour qui faire fleurir le désert n’est pas une vue de l’esprit.
Biskra: L’oléiculture, une valeur ajoutée pour le secteur agricole
La filière oléicole se développe davantage dans la wilaya de Biskra et constitue aujourd’hui un générateur de valeur ajoutée pour l’agriculture au regard de l’extension des superficies qui lui sont allouées, mais aussi de la production, qualitative et quantitative, engrangée.
L’oléiculture, selon les professionnels du secteur agricole, s’est ainsi développée de manière tangible dans cette wilaya, connue pour la diversité de ses produits agricoles notamment les dattes comme produit phare, les légumes primeurs, les fruits et les viandes.
Avec une production annuelle se rapprochant des 200.000 quintaux (qx) d’olives de table et 50.000 qx d’olives destinés à l’extraction de l’huile, la filière oléicole occupe donc une place importante dans la liste des produits agricoles locaux, a indiqué à l’APS le chef du service de l’organisation de la production et du soutien technique de la direction locale des services agricoles (DSA), Mohamed Mouada.
L’oléiculture, selon M. Mouada, attire chaque année un nombre croissant d’investisseurs, contribuant ainsi à l’augmentation du nombre d’oliviers qui s’élève à environ 1,4 million d’arbres de diverses variétés d’olives comme Chemlel et Sigoise, mais aussi à l’extension des superficies affectées à cette culture à hauteur de 5.000 ha.
Les perspectives des agriculteurs se sont clarifiées au fur et à mesure des expériences acquises pendant plus de deux décennies concernant les méthodes adéquates de plantation, d’irrigation et de prévention des fléaux.
Estimant que les agriculteurs ont réussi à surmonter divers obstacles, le président de l’Association des producteurs d’olives de la wilaya, Mebarak Nacer a affirmé de son côté qu’ »il était difficile pour beaucoup d’agriculteurs de se reconvertir et changer d’activité d’autant que plusieurs d’entre eux se sont lancés dans ce domaine avec peu de moyens, sans étude préalable et sans même connaître les variétés et la qualité de plants d’oliviers ».
L’extension actuellement de la filière oléicole, selon M. Mebarak est le fruit des efforts consentis par les agriculteurs, de l’accompagnement d’organismes et dispositifs d’aide, notamment les instituts techniques à travers des formations dispensées aux agriculteurs concernés, ainsi que le recours aux mécanismes de traitements antiparasitaires.
Exploitant une parcelle de terre dans le cadre d’une concession agricole, Zoubir Meghni, agriculteur dans la commune de Branis, avait cultivé dans un premier temps diverses espèces d’arbres fruitiers tels les abricotiers, oliviers, palmiers dattiers et les légumes de saison, avant de tout délaisser pour se consacrer uniquement à la culture des oliviers.
« La plantation d’oliviers a généré des résultats prometteurs me permettant ainsi d’agrandir les superficies dédiées à l’oléiculture et arrêter les autres cultures financièrement moins rentables que les olives », a-t-il assuré.
Abondant dans le même sens, Saâd Thabet, associé dans une exploitation agricole dans la région d’El Feidh, considère à cet effet que « l’agriculteur recherche avant tout la diversité, mais la rentabilité financière détermine son choix pour une culture plutôt qu’une autre »
Et d’ajouter: « je me suis orienté activement vers l’oléiculture en conjuguant mes connaissances dans ce domaine et mes ressources financières limitées, car cette culture ne nécessite pas des fonds importants pour exploiter de grandes surfaces, mais se limite plutôt à entretenir le lieu où les plants sont mis en terre, tout en optant pour un système d’irrigation goutte-à-goutte ».
Il a relevé, à ce titre, « les frais onéreux que nécessitent d’autres cultures, comme les légumes primeurs cultivés sous serres en plastique, la préparation de la terre, leur entretien quotidien en plus des charges supplémentaires pour couvrir les frais de la main-d’œuvre ».
Propriétaire d’une exploitation agricole, située à El Hazima, dans la commune de Loutaya, Fouad Mouffok estime lui, que « l’oléiculture constitue une alternative à la culture des légumes primeurs qui nécessite un énorme investissement et une main-d’œuvre permanente », précisant que « la productivité des palmiers intervient après de longues années, tandis que les oliviers ne demandent pas beaucoup de soins et ses plants peuvent être rentables en moins de 5 ans ».
Des efforts pour améliorer la variété locale
Les agriculteurs de la région de Biskra aspirent, à travers des expériences acquises durant plus de 20 ans, à développer la filière de l’oléiculture et améliorer la qualité de la production en optant pour des plants à grand rendement, compatibles avec les spécificités climatiques des régions désertiques, selon le président de l’association locale des producteurs d’olives, Mebarak Nacer.
Il a indiqué, en ce sens, que les expériences ont mis en évidence que la variété locale connue sous le nom de « Biskria », constitue l’une des variétés les plus adaptées pour ce climat avec une production de deux (2) qx d’olives par arbre et une quantité d’huile oscillant entre 17 à 25 litres.
Mebarak a fait état d’intenses efforts en vue d’améliorer cette variété d’olives, caractérisée par une maturité précoce (avant le mois de septembre), en fournissant les plants nécessaires et en nombre suffisant, en organisant des sessions de formation et de sensibilisation au profit des agriculteurs dans la perspective d’investir dans la filière oléicole, mais aussi en procédant à l’extension des surfaces cultivées tout en utilisant rationnellement l’eau d’irrigation.