S’il y a une réalité que personne ne peut nier en Algérie dans le domaine de l’information, c’est bien celle-ci, l’État a encouragé la naissance de plusieurs médias privés, elle a démocratisé l’accès à l’internet, elle a permis les débats contradictoires…toutefois certaines anciennes pratiques qu’on croyait qu’elles allaient s’estomper dans la nouvelle Algérie, sont toujours malheureusement en usage.
En effet, malgré les engagements du président de la république et malgré les nouvelles lois qui consacrent le droit des professionnels des médias d’accéder aux sources de l’information et aux citoyens d’être informés, on fait encore dans l’exclusion, la marginalisation et le clientélisme dans ce qui relève pourtant du droit au service public. Plus grave encore il faudrait faire « ami-ami » avec des responsables de communication pour que l’on daigne vous répondre. Et les pires malheureusement ce sont tous ces anciens journalistes ou « para-journalistes » qui se sont retrouvés à la tête de départements importants.
Si dans le discours officiel tout est bien dans le meilleur des mondes, sur le terrain c’est tout autre. Alors que les progrès fulgurants de la communication de masse, via les réseaux sociaux, imposent de communiquer en permanence en s’acquittant du maximum de transparence possible, le journaliste peine encore à accéder à l’information institutionnelle. C’est le même tracas que rencontrent les citoyens dans leur quotidien pour se renseigner que rencontrent également les journalistes pour informer. Des numéros de téléphones qui ne fonctionnent pas, des téléphones qui sonnent qui ne répondent pas, des personnes qui répondent et qui n’informent pas… pis, des responsables de communication d’institutions importantes qui pratiquent le « copinage ». Toujours les mêmes pratiques exécrables qui montrent que le changement n’est pas pour demain.
Comment appeler les médias à se mobiliser contre ceux qui mènent une guerre médiatique contre l’Algérie quand la communication institutionnelle est frappée de plusieurs défaillances ? Quand pour chercher une simple information auprès des institutions, le journaliste est obligé de subir un parcours de combattant s’il n’a pas des connaissances et des entrées dans ces institutions ; cela démontre que l’on est toujours dans la gestion irrationnelle de l’information qui favorise plus le pessimisme que l’optimisme porté par le discours officiel.
Les professionnels du secteur ont cru que l’arrivée du président Tebboune au pouvoir ouvrira un nouveau chapitre dans l’histoire des médias algériens, mais on constate que les institutions sont en total déphasage avec le nouveau contexte. On continue toujours à se dissimuler derrière d’épais rideaux et à privilégier le secret à la transparence qu’impose l’époque.
Toutes les administrations, locales et centrales doivent rendre compte de leurs activités. La rétention de l’information est répréhensible et ne peut mener qu’à la suspicion et à la perte de confiance. «On ne peut pas élaborer des politiques fiables sans avoir les informations nécessaires dans un secteur précis » a déclaré dernièrement le Premier Ministre Aïmene Benabderahmane, lors de l’installation officielle des nouveaux membres de l’Office national des statistiques (ONS). Donc continuer dans cette gabegie institutionnelle en termes de communication ne peut être que néfaste pour l’avenir du pays.