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Alger

Le gouvernement incite les banques pour le développement des produits d’épargne

Malgré l’engagement pris par les pouvoirs publics d’accentuer les opérations d’injection massive de liquidités dans le système bancaire quitte à faire tourner à plein régime la planche, le problème du tarissement des épargnes au niveau des banques devient très préoccupant.

Parallèlement et face à l’impératif de redresser la situation en termes d’allocation de crédit laquelle se tend irréversiblement, les spécialistes de la place craignent qu’il n’y ait, à brèves échéances, un risque de resserrement du crédit. Autant dire que des défis inédits menacent de saper les promesses avancées via le plan d’action du gouvernement d’Aïmane Benabderahmane.

Sans doute conscient de la complexité de la situation, d’une part, et des perspectives moroses que conforte l’annonce d’un risque d’une quatrième vague de la pandémie qui a fini par enfoncer d’avantage les marchés boursiers internationaux dans l’incertitude, d’autre part, Aïmene Benabderrahmane, premier ministre,  a exhorté, samedi à Alger, les institutions financières et bancaires à développer davantage les produits d’épargne pour attirer la masse monétaire qui circule dans le circuit informel.

Profitant de l’occasion qui lui offrait la tenue d’une journée d’information organisée par l’Association professionnelle des banques et des établissements financiers (Abef), à l’occasion de la Journée mondiale de l’épargne, le chef de l’executif a invité les banques à adapter leurs produits bancaires à la demande de la clientèle afin de capter l’épargne au maximum et assurer des produits bancaires attractifs et un vecteur de la bancarisation.

Précisant que l’épargne nationale est passée de 2623 milliards de DA fin 2018 à 2860 milliards de DA fin juin 2021, Benabderrahmane a considéré que ce niveau reste faible par rapport aux objectifs escomptés de la mise à exécution  du plan d’action adopté par le gouvernement qu’il chapeaute.

Il est vrai que le développement de l’épargne est indispensable à la croissance économique, toutefois il reste tout aussi vrai que les taux de rémunération réduits ou négatifs consacrés par notre système bancaire, compte tenu de la rareté des ressources en dehors du dopage non conventionnel, affaiblissent l’incitation et constituent un handicap pour les capacités de financement.

L’autre facteur non moins pesant qui risque de pénaliser l’action des banques   et de nos établissements financiers renvoi à la sempiternelle dépréciation de la monnaie nationale laquelle influe aussi sur l’épargne.

Dans la pratique, en faisant monter les prix des produits intérieurs de consommation, une quelconque dévaluation du dinar entrainerait la chute des revenus réels, qui regroupent les moyens de paiement non rémunérés, et donc une chute de l’épargne car les ménages refusent toute baisse de leur niveau de consommation réel.

 Il est économiquement connu que les effets conjugués d’une l’inflation importante et d’une dévaluation monétaire influent négativement sur l’épargne et qu’au demeurant, le recours au financement non conventionnel ne fera que compliquer la situation de la valeur du dinar en exerçant une poussée sur les prix des produits de consommation, la dégradation des revenus et en conséquence un effondrement de l’épargne. 

La situation économique du pays qui sera outrancièrement plus éprouvée à cause des sombres perspectives qui attendent les marchés internationaux dont dépend notre industrie, encore balbutiante, nous pousse à reconnaitre que les déclarations du chef du gouvernement à l’effet d’atténuer les incidences monétaires de cette érosion et préserver le pouvoir d’achat sont de fausses assurances.

Puisque techniquement parlant ;  l’unique moyen pour y remédier serait de réduire le niveau général des prix, ou d’augmenter les salaires mais ni l’une ni l’autre ne figure dans la stratégie du gouvernement qui d’un coup, contrecarre les hausses annoncées pour les salaires par l’augmentation des taxes et la levée des subventions touchants les produits de large consommation.

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