Chiffres préoccupants, retour au confinement, mise en place d’un pass sanitaire pour l’accès à certains lieux publics… Le vocabulaire employé, ces derniers jours, par le ministre de la Santé Abderrahmane Benbouzid indiquent clairement qu’en haut lieu, il y a de réelles inquiétudes de voir avec le retour des températures hivernales, la situation sanitaire dégénérer.
Si les appels à la vigilance citoyenne ne sont pas pris en considération tant les citoyens n’attachent plus d’importance à l’épidémie de la Covid-19, les autorités sanitaires sont sur le pied de guerre et se préparent activement à une éventuelle 4ème vague dont l’admission en réanimation d’un nombre de cas dans certaines wilayas, annonce les prémices.
Le récent appel du ministre de l’Industrie pharmaceutique, Abderrahmane Djamel Lotfi Benbahmed, aux principaux producteurs d’oxygène médical pour la constitution d’un stock stratégique confirme que la 4e vague de la pandémie est à nos portes.
Des plans sont entrain d’être mis en place pour riposter de façon efficace à une éventuelle nouvelle vague et éviter les scénarios douloureux vécus lors des vagues précédentes, notamment, lors de la 3e vague où le pays était confronté à des pénuries sévères d’oxygène médical. C’est un fait, les expériences vécues depuis mars 2020 dans la lutte contre la pandémie sont actuellement mises à profit pour ne plus refaire les mêmes erreurs.
Dorénavant, il n’y aurait plus, comme c’est le cas l’été passé, de pénurie d’oxygène médical, de Varenox… et d’autres produits médicaux. Ce qui est toutefois paradoxal, c’est le décalage concernant l’épidémie constatée entre les autorités et la population. Si du coté des autorités sanitaires c’est le branle-bas de combat pour anticiper sur un éventuel rebond pandémique, c’est le calme plat chez la population qui se soucie de moins en moins du coronavirus.
La population vit actuellement comme si le virus n’existait pas. Si, il y a quelques mois, on parlait de relâchement dans le respect des gestes barrières, aujourd’hui, ces gestes sont totalement ignorés dans les transports et les espaces publics. Pis que ça la vaccination jugée pourtant dans le monde entier comme seul moyen d’endiguer la propagation de virus est boudée par les citoyens.
Même si les vaccins sont disponibles à profusion et sont de types les moins controversés parmi la communauté scientifique, seuls 10 à 12 % de la population est totalement vacciné pour l’instant. En raison de ce « dédain » populaire pour la vaccination, l’Algérie risque de perdre un stock de 13 millions de doses de vaccin dont la date de péremption est très proche.
Que faire pour convaincre les citoyens de la nécessité de se faire vacciner ? Que faire pour les persuader de rester vigilant et de respecter les mesures de prévention pour casser les chaînes de transmission du virus et éviter de souffrir d’une nouvelle vague de la maladie ? C’est sur ces questions que les autorités sanitaires doivent se pencher.