« Le gouvernement est déterminé à concrétiser la transition énergétique ». Depuis au moins 2012, date où s’est tenue à Alger la première journée algéro-allemande sur les énergies renouvelables, on n’a pas cessé de répéter en haut lieu cet aphorisme. Mais presque dix ans après cette heureuse annonce les bilans, selon certains experts, loin de la fatuité de certains responsables, sont maigres et les réalisations dans le domaine sont qualifiés « insuffisantes ». *
Avec plus de 3 000 heures d’ensoleillement par an, d’importants gisements éoliens et de potentialités hydrauliques non négligeables, l’Algérie a tout ce qu’il faut pour réussir sa transition énergétique, pourtant le déploiement du renouvelable n’est encore qu’à ses balbutiements. Le Professeur Chamseddine Chitour a soutenu jeudi passé que Les réserves des énergies fossiles de l’Algérie seront épuisées dans 20 ans au plus. Ce qui atteste de l’urgence de donner corps au modèle de transition énergétique algérien.
Logiquement en Algérie toutes les sources d’énergie renouvelables doivent être exploitées. Quelles soient solaires éoliennes, thermiques, ou de type valorisation des déchets, les sources d’énergie renouvelables en Algérie existent et à foison, mais elles sont très mal exploités quand elles ne sont pas totalement ignoré. Le président Abdelmadjid Tebboune a ordonné la mise en œuvre en urgence du programme du plan d’action relatif au développement de la production d’hydrogène vert et du projet de réalisation de 1.000 mégawatts (MW) d’installations solaires en 2021 , mais la bureaucratie, les procédures éreintantes et le laxisme notoire de certains responsables fonctionnant toujours avec la logique d’antan , feront probablement capoter ces projets .Quelques semaines nous séparent de la fin de 2021, et l’on viendra nous dire ,comme d’habitude, que pour telle raison, tel blocage, telle révision, telle réactualisation… les projets envisagés vont prendre encore du temps pour être mener à bout. Aussi sincère et réelle que soit la volonté politique du président de la république , elle ne suffit pas pour changer les mentalités habituées au moindre effort, aux atermoiements, à la corruption et au travail bâclé.
La concrétisation de l’ambitieux programme de transition énergétique de l’Algérie nécessite une mobilisation agissante de tous les acteurs du domaine, et un engagement permanent et sans faille de l’Etat, ce qui est improbable au regard des réalités du moment. Quand on n’arrive pas à approvisionner le marché en pomme de terre, on ne peut pas prétendre concrétiser la transition énergétique. L’Algérie ne dispose encore ni de méga- infrastructures destinées à l’énergie solaire dans le sud du pays, ni de réseau de transport adéquats encore moins de technologie de pointe pour prétendre produire de l’hydrogène et autres énergies renouvelables.
Ce n’est pas d’ailleurs un hasard, si notre pays ne figure pas officiellement en 2021 sur la liste des pays du Maghreb candidats au partenariat avec l’Europe dans le marché de l’hydrogène vert.