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Pourquoi l’avenir des relations entre l’Espagne et le Maroc s’annonce « explosif »

La mise sous pression de l’Espagne par le Maroc l’été 2021 par le biais d’un flux exceptionnel de migrants marocains et subsahariens vers les côtes espagnoles aurait dû donner l’alerte à Madrid. Les données semblent avoir changées et la partie marocaine se donnait les cartes pour incommoder les Espagnols et arriver à ses objectifs. Désormais, le Maroc entend jouer du coude-à-coude avec son voisin méditerranéen du nord. Objectif visé : soit récupérer les deux enclaves Ceuta et Melilia soit faire en sorte d’obtenir toutes sortes de concessions de la part de Madrid, à commencer par la reconnaissance de la marocanité des territoires sahraouis occupés. 

L’histoire de la chute des deux villes marocaines aux mains des Espagnols commence avec l’affaiblissement de l’émirat de Beni Al-Ahmar à Grenade au XVe siècle après JC, si bien que les Portugais occupent Ceuta en 1415, puis Melilla tombe entre les mains des Espagnols en 1497, et Ceuta est restée sous occupation portugaise jusqu’en 1580 lorsque l’Espagne a annexé le Royaume du Portugal.

Depuis lors, les deux villes sont considérées comme appartenant à Madrid. Rabat n’a pas fait beaucoup pour récupérer ses terres perdues depuis plus de cinq longs siècles et Madrid ne sera jamais prête à se séparer de deux enclaves héritées de Ferdinand II d’Aragon et Isabelle de Castille et de la grande Espagne  de la Reconquista.

Mais aujourd’hui, il y a pire pour les Espagnols. Le Mossad qui joue à fond la « carte marocaine ». L’arrogance et la témérité soudaine de Rabat ne sont pas passées inaperçues pour Madrid, qui y voit des « signaux négatifs pour l’avenir ». Aussi, le renseignement espagnol a donné l’alerte aux plus hautes autorités. 

Ainsi, le rapprochement entre le Maroc et l’entité sioniste « est-il perçu comme un véritable danger pour l’Espagne et toute la région ». C’est de cette manière que le service de renseignement espagnol a mis en garde dans un rapport remis au chef du gouvernement, Pedro Sanchez, mettant l’accent notamment sur « la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles ». 

« Nous savons tous que la nation espagnole est en danger. Le lobby juif est le plus puissant et le plus influent au monde et, de ce fait, le rapprochement entre Rabat et Tel-Aviv met le Maroc en position de force et accroît substantiellement son influence dans la région », note un rapport intitulé « Un nuage rouge dans le ciel de Madrid », dont des extraits ont été relayés par la presse marocaine.

Le rapport du service de renseignement, un document de recherche 2019-2021 qui porte le cachet du Centre supérieur d’études de la Défense nationale (CESEDEN) et de l’Institut espagnol d’études stratégiques (IEEE), tous deux étant des centres d’analyse dépendant du ministère de la Défense, fait remarquer qu’avec la visite, en fin de semaine, du ministre sioniste de la Défense au Maroc, « le niveau de la dangerosité pour l’Espagne passe de la zone jaune à la zone rouge, compte tenu notamment des chapitres compris dans l’accord militaire signé entre les deux parties ».

L’accord attendu, permettra au Maroc d’acquérir des équipements sécuritaires de haute technologie, selon les mêmes sources médiatiques.

Il prévoit également une coopération en matière de planification opérationnelle, la recherche et le développement de la technologie militaire, indique le renseignement militaire espagnol, relevant que « cet accord est le premier du genre dans le monde arabe ».

Le rapport fait observer, à ce sujet, que « la coopération marocco-sioniste comprend également la construction d’une base militaire à proximité des frontières espagnoles ».

Soulignant, en outre, que ce projet dépasse le cadre des accords d’Abraham dont le Maroc est partie prenante, le rapport du service de renseignement espagnol note que « la coopération entre Rabat et Tel-Aviv pourrait dépasser le cadre sécuritaire et militaire pour englober une collaboration en matière de renseignement ».

Il relève à ce titre que l’entité sioniste « œuvrera à doter le Maroc d’une antenne locale pour la fabrication de drones, ce qui permettra de renforcer les capacités de l’armée de l’air marocaine, et permettra à l’entité sioniste de fabriquer des drones en grandes quantités et à bas prix, ce qui lui donnera la possibilité de mieux se positionner sur le marché international de l’armement ».

Les Espagnols d’origine marocaine, « une bombe à retardement »

Par ailleurs, le rapport confidentiel du renseignement espagnol a alerté sur les autres manœuvres du royaume dans la région.

Il cite, dans ce sens, notamment l’autorisation du Maroc à la société Qatar Petroleum International Upstream L.L.C et à une autre société sioniste de démarrer l’exploration pétrolière et de gaz dans le Sahara occidental occupé, relevant que « ces projets auront des répercussions catastrophiques sur l’environnement dans les régions espagnoles ».

L’installation par une société marocaine d’une ferme piscicole au large des îles Zaffarines a été également citée par le rapport, qualifiant la décision marocaine de « développement dangereux sur laquelle il ne faut pas se taire quels que soient les défis », déplorant l’absence d’une coopération de la part des pays de l’Union européenne (UE).

Le rapport met, en outre, l’accent sur les tentatives d’ingérence du Maroc dans les affaires internes de l’Espagne, notamment dans les villes de Ceuta et Melilla.

« Rabat commence à nous agacer par ses conditions (…) pire encore, elle commence à s’ingérer dans nos affaires intérieures », s’alarme la même source.

Et d’ajouter : « L’activité du renseignement marocain dans les deux villes a gagné en intensité et les Espagnols d’origine marocaine constituent une bombe à retardement pour nous.

Ils peuvent être mobilisés à tout moment par Rabat », ajoute la même source.

Selon le rapport, « le Maroc se permet de tels agissements grâce au poids du lobby juif marocain à Washington ».

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