Les organisations des retraités et les syndicats de la fonction publique et du secteur privé ne cessent depuis plusieurs mois de tirer la sonnette d’alarme en réclamant la mise en place de mesures urgentes efficaces pour stopper la dégradation inquiétante du pouvoir d’achat. La flambée chronique des prix des produits et des services, la stagnation des salaires, le yo-yo des prix du baril de pétrole dont dépend essentiellement l’économie nationale…ont fini par réduire ces dernières années le pouvoir d’achat des Algériens comme une peau de chagrin.
Les salaires ont tellement perdu de leur valeur en raison de l’augmentation du coût de la vie et de la dévaluation continue du dinar qu’ils ne suffisent plus à couvrir les plus élémentaires des besoins des familles. Les études menées sur les dépenses vitales d’une famille de cinq membres (parents+ 3 enfants) ont montré qu’il faudrait au minimum un salaire de 82.000 DA pour assurer ses besoins essentiels.
Quand on sait que l’écrasante majorité des salariés et retraités algériens touche moins de 35000 par mois on comprend mieux les conditions extrêmement précaires dont lesquelles évoluent la majorité des ménages. Les syndicats qui brandissent actuellement les menaces de grève dans plusieurs secteurs soulèvent des questions légitimes auxquelles le gouvernement est tenu de répondre.
Comment se fait-il que le niveau des salaires dans des pays comme la Tunisie et la Palestine est nettement supérieur au nôtre ! Le Salaire national minimum garanti (Snmg), appliqué chez nous se situe autour des 100 euros alors qu’en Tunisie, à titre d’exemple, il est situé autour de 178 euros. Ce qui est inacceptable au vu de l’histoire, de la position et des capacités du pays. Les décisions du Président Tebboune concernant la réduction de l’IRG et le relèvement du point indiciaire dans la Fonction publique à partir de janvier 2022 vont peut-être atténuer de la faiblesse actuelle du niveau des salaires et réduire les écarts constatés avec nos voisins, mais elles ne mettront certainement pas fin au désordre qui s’est emparé du marché et à la dévaluation du dinar ! Ce qui revient à dire que les augmentations salariales seront vite rattrapées par les hausses qui vont affecter inévitablement les prix des denrées alimentaires et autres produits.
Pour tous les experts, tant que l’économie nationale restera dépendante des hydrocarbures, tant que la politique de l’emploi ne sera pas entièrement redynamisée, tant que l’économie parallèle ne sera pas réduite à sa plus simple expression, le pouvoir d’achat des Algériens restera inexorablement faible ! Les salaires n’augmenteront pas ou très peu et les ménages auront de moins en moins d’argent et des charges de plus en plus élevées!