Depuis que la présidentielle en France a pris des tournures de joutes entre des candidats qui se partagent le profil d’anti-migrants, les sans-papiers, notamment ceux issus de l’immigration maghrébine, sont pris en otage. Ce qui a abouti à des prises de position de la part des sans-papiers, lesquels promettent de radicaliser encore plus leurs récriminations. « Liberté, égalité, papiers » : des manifestants “antiracistes” ont réclamé samedi dernier, à travers toute la France la régularisation des immigrés sans papiers, en s’inquiétant de “la montée des idées d’extrême droite” avant la présidentielle d’avril 2022.
Environ 7.500 personnes ont participé aux 43 rassemblements sur tout le territoire, dont 2.300 a Paris selon la police, selon « Le Point ». « D’où que l’on vienne, où que l’on soit né, notre pays s’appelle solidarité”, affichait la banderole de tête du cortège a Paris. Beaucoup chantaient “de l’air, de l’air, ouvrez les frontières ».
Des dizaines d’organisations, associations et syndicats avaient appelé à manifester dans le cadre d’une campagne “antiraciste et solidaire” qui entend porter une voix “alternative à l’extrême droite”.
Pour Denis Godard, un responsable de la « Marche des solidarités » qui s’était greffé à l’appel à manifester, “la situation des sans-papiers empire mais c’est tout le climat politique qui tourne autour des propositions du candidat d’extrême droite Eric Zemmour”. “On veut montrer qu’une alternative existe et que le sursaut doit venir de la société civile”, avait-il expliqué avant la manifestation.
Selon les médias français, ce sont les Maghrébins qui risquent d’être la cible de mesures encore plus contraignantes, d’autant le dossier des migrants fait l’objet de jeux politiciens de bas étage depuis plusieurs mois. Aussi bien de la part de Macron que de celle de Zemmour et Marine Le Pen, les propos désobligeants n’ont pas cessé.
Dans un tweet posté hier, Le Pen a déclaré que le comportement des supporters algériens dans les célébrations des supporters au sacre de l’équipe nationale témoigne de l’échec de 50 ans d’immigration laxiste en France. « Il est temps d’abolir l’acquisition automatique de la nationalité », a-t-elle ajouté. Zemmour, sans prendre les « gants » pris par Macron, lance des propos dégoulinants de racisme, anti-algérien surtout, lui qui paradoxalement, est issu d’une famille juive d’Algérie, mais dont la pathologie n’a pas, de toute évidence, été soignée de manière saine.