Lors du dernier Conseil des ministres, il a été décidé l’institution d’un nouvel organe pour enquêter sur les manifestations de richesse parmi les agents publics, sans exception, à travers des mesures légales strictes pour lutter contre la corruption, conformément au principe : d’où avez-vous obtenu cela ? En amont, il a été aussi question de transparence, de prévention et de contrôle de la corruption en allant vers le travail de prévention pour lutter contre la corruption.
La question qui s’est immédiatement posée aux experts de la question était de savoir si cet Observatoire avait pleine latitude pour faire son travail ou était-il un autre mécanisme qui allait s’agglutiner à ceux déjà existants et dont l’inanité est proverbiale ?
De toute évidence, il faut le préciser, depuis la chute brutale de la « Planète Bouteflika », les faits liés à la corruption à grande échelle ont baissé de plusieurs marches ; reste la corruption à plus bas niveau ; au niveau local notamment, concernant les marchés publics, un des derniers « ilots » où le gestionnaire peut encore grignoter des morceaux.
La Cour des comptes n’a pas vocation d’appréhender, mais uniquement d’épingler les mis en cause. Pendant longtemps, son travail a été d’une inanité affligeante. En 2021, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, avait souhaité que le portail électronique des marchés publics, dont il a supervisé le lancement officiel, allait permettre «d’assoir plus de transparence et de contrôle » et de garantir un traitement « efficace » de la gestion des dépenses publiques par les principales parties concernées. L’idée était bonne en soi, car rien ne saurait contrecarrer la corruption qu’une totale transparence. D’autant que le portail électronique était à portée de vue du large public, les citoyens, les étudiants, les enseignants universitaires, les chercheurs, les acteurs de la société civile et tous ceux qui désiraient sur les dépenses de l’Etat ».
De son côté, l’Organe national de prévention et de lutte contre la corruption (ONPLC) a proposé, dans le cadre de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la corruption, la révision du code de marchés publics et des délégations de service public en vue de mettre en œuvre le plan de relance économique.
Toutes les actions étaient destinées à contrecarrer un fléau qui gangrénait l’économie, la politique, les sports, et tout compte fait, la vie en société, par ses fondements. Avec la mise en prison des principales « têtes d’affiches », celles qui détenaient la décision, la corruption a reflué. Même ceux qui sont restés en dehors croisent les doigts et font vœu pieu. Maintenant, il est vrai, un gestionnaire y pensera par dix fois avant de mettre un sou dans sa poche. L’assainissement de la chose publique peut se faire par deux outils, la moralisation de l’acte de gérer et la répression. Pas l’un sans l’autre.