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Alger

Le blé ne se lève qu’en labourant !

Il y a loin de la coupe aux lèvres. Entre 2015 et 2018, les services du ministère de l’agriculture n’ont cessé d’affirmer chiffres et statistiques à l’appui, que  l’Algérie atteindra à l’horizon 2021, une autosuffisance en blé dur et orge, et pourrait même avoir un excédent à exporter. Aujourd’hui, tout le monde se rend compte de la légèreté de ces prévisions lancées par des responsables populistes et peu sérieux qui savent que les promesses ne les engagent en rien.

 Les faibles rendements de la campagne 2020/2021 en céréales annoncés jeudi passé par le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Abdel Hafed Hani, sont là  pour montrer que tous les programmes et décisions prises ces dernières années par le ministère de tutelle en vue de développer et d’accroître la production de blé,  n’ont abouti finalement qu’à un…flop ! Ambitionnant d’atteindre une production céréalière de 74 millions de quintaux par an, l’Algérie n’a produit lors de la dernière campagne que 13 millions de quintaux de blé tendre et dur. Ce qui fait que l’Algérie devrait encore importer plus de 70% de ses besoins en blé.

Autant dire que presque rien de sérieux n’a été fait pour arracher réellement le pays de la dépendance étrangère en céréales. De « grenier de Rome », il  y a vingt siècles de cela, l’Algérie en raison des politiques agricoles approximatives et de la mauvaise gestion est devenue l’un des plus gros importateurs de blé au monde. De la Russie, de l’Amérique, des pays de la zone euro ou d’ailleurs, l’Algérie importe bon an, mal an, pour plus d’un milliard de dollars de blé. Ainsi, les discours de propagande tenus par le passé, par les différents responsables sur la promotion de la production nationale, le lancement des programmes pour assurer l’irrigation des surfaces céréalières en période de faible pluviométrie n’ont  mené, au final, qu’à l’augmentation des importations.

 Ce flop dans la céréaliculture révèle quoique l’on dise  que notre économie, en dépit des ajustements effectués et des milliards de dollars dépensés, reste toujours tributaire du baril de pétrole. Maintenant que le baril se négocie au-dessus des 80 dollars, le pays est à l’abri, mais un baril à moins de 50 dollars, bonjour les dégâts ! Une telle économie est une bombe à retardement qui fait peser de lourdes menaces sur l’avenir du pays. Seuls, le développement tous azimuts du secteur agricole et  la diversification de l’économie nationale, avec répartition équitable des richesses  peuvent contribuer à  assurer un avenir meilleur à la population et à mettre le pays à l’abri des bourrasques ! Vivement la promotion  de l’investissement productif et le développement effectif du secteur agricole!

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L'express quotidien du 10/03/2025

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